L'affaire Mediamétrie (le soupçon sur les indices d'écoute est une des choses les plus gaies qu'on puisse imaginer) et ce qu'on sait sur les techniques à venir du contrôle du téléspectateur vont toutes dans le même sens : l'écran du téléviseur n'est plus une frontière qui - comme tout écran - sépare et réunit des êtres anonymes mais un miroir dans lequel, idéalement, l'émetteur et le récepteur se comptent et se voient. Effet du "village global" dont parlait MacLuhan : on fait une émission pour voir ceux grâce à qui elle marche. Pour les voir et pour les compter. On ne va plus voir quelque chose, on y va "pour voir".