Chacun est l'enfant du vocabulaire qui l'a inventé. Dans mes premiers âges, mes parents ne me parlaient pas. La journée ils travaillaient, et le soir ils finissaient tard. Mais ils sont toujours restés. Plus d'une fois j'ai chialé, de peur qu'ils ne rentrent pas, de devenir fils unique à ce point là. Et pourtant, quand on se retrouvait à table, les week-ends surtout, on se taisait, c'était peut-être notre façon de s'aimer. Mon père souvent parlait alsacien, ma mère répondait en français, en général, elle ne répondait pas.