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Citation de enzo92320


La dimension affective n’est pas la seule dimension qui intervient dans l’attachement. Hirschi intègre aussi la question de la contrainte et du rapport aux règles. Tout d’abord, les parents peuvent superviser plus ou moins fortement leurs enfants, en particulier lorsqu’ils sont à l’extérieur de la maison en leur demandant où ils se rendent et avec qui ils sont en relation. Il s’agit d’un contrôle assez strict qui a pour objectif de leur assurer une protection face aux aléas de la vie. La qualité de l’attachement peut aussi être appréciée au moyen de l’explication par les parents eux-mêmes de la règle qu’ils souhaitent inculquer à leurs enfants, sachant que ces derniers sauront sans doute d’autant plus la respecter qu’ils en comprendront le bien-fondé. Hirschi démontre statistiquement que les enfants dont les parents exercent un contrôle préventif sur leurs relations à l’extérieur de la maison et qui leur expliquent les raisons qui les conduisent à imposer des règles et des contraintes ont une probabilité nettement plus faible de commettre des actes délinquants. Ce résultat est essentiel car il permet non seulement de valider le constat que la contrainte est bien inhérente à l’attachement (ce qui confirme le postulat durkheimien), mais aussi que cette contrainte est assortie de sanctions à la fois formelles et informelles. Ne pas respecter une règle dont les parents se sont employés à expliquer la raison dans le cadre d’une communication intime avec leurs enfants revient à s’exposer à une punition, et, plus encore peut-être, à l’épreuve symbolique d’un désaveu ou d’une rupture, au moins temporaire et partielle, du pacte scellé avec les parents qui garantit l’attachement réciproque. C’est ainsi que l’on retrouve aussi l’argument de Durkheim selon lequel la contrainte peut être désirable car elle garantit à l’individu l’attachement qui le lie aux autres. Ainsi, à la pression externe qu’exercent les parents correspond la contrainte intériorisée par les enfants qui leur assure la conformité aux normes et, par là même, la garantie d’une reconnaissance de leur attachement au groupe familial, mais aussi, par extension, aux différents groupes placés sous la supervision parentale. Il est clair cependant que cette pression externe n’est supportable que si elle n’est pas trop étouffante et surtout si elle s’exerce dans le cadre d’une relation dans laquelle l’enfant trouve auprès de ses parents les explications nécessaires aux normes auxquelles il est appelé à se conformer. En l’absence de ces dernières, il est probable qu’il aura plus de difficultés à les respecter.
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