AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Charybde2


C : Dans le métro parisien, quand on quitte une rame suante pour foncer vers l’escalier mécanique, quand, au bout d’une trajectoire calculée pour éviter le gros de la foule, on agrippe le premier la rampe de caoutchouc dur, la montée irrésistible et lente des marches d’acier strié dénoue doucement l’angoisse de tant de regards torves et vides, jusqu’à la délivrance finale de l’air libre.
Mais pas à Château-Rouge. La décompression n’y opère pas. Non que le mépris ordinaire des choses pour les hommes y soit plus intense. Comme dans n’importe quelle station de métro parisien, les sièges y sont disposés de manière à empêcher les pauvres de s’y étendre et comme partout les panneaux de pub penchent vers l’usager leur sollicitude courbe. Les flaques, les taches et les traces n’y sont en fin de journée pas plus nombreuses qu’ailleurs. Tout au plus peut-on deviner, à voir les quais privés de télé, que la rame dégorge surtout de la catégorie défavorisée. En fait, ce qui empêche de mieux respirer quand on émerge au ras du trottoir à la station Château-Rouge, c’est qu’en haut ou en bas, c’est pareil. Même cohue, même odeur besogneuse et surie. Même merde.
Commenter  J’apprécie          00









{* *}