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Je n'appelle, ni ne pleure, ni ne regrette rien,
tout passe comme brume de pommiers en fleurs. Attaqué de même par l'or de la ruine,
plus ne connaîtrai la jeunesse.
Plus ne battra comme avant désormais
ce cœur paralysé, transi ;
plus ne l'incitera à flâner pieds nus
la terre du bouleau et du calicot.
Esprit follet qui attisa mes lèvres
comme tu te fais rare, rare, désormais.
Flots d'émotion, pétulance du regard,
ô fraîcheur d'âme perdue.
De mes désirs même je deviens avare.
Ma vie ! Ou ne fut-ce qu'un songe ?
comme si par un bruissant matin de printemps j'eusse passé au galop sur un destrier rose.
Tous en ce monde, tout se décompose,
lentement s'écoule le cuivre de l'érable...
Béni sois-tu néanmoins dans les siècles
toi qui es venu éclore et mourir.
(1921)
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