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5/5 (sur 2 notes)

Nationalité : Russie
Né(e) à : Moscou , le 25/12/1879
Mort(e) à : Champigny-sur-Marne , le 25/05/1956
Biographie :

Sergueï Petrovitch Melgounov (Сергей Петрович Мельгунов) est un historien, spécialiste de l’histoire des sectes religieuses en Russie et un politicien.

Il est diplômé de la faculté de philologie et d'histoire à l'Université d'État de Moscou en 1904.

Sa défense des intérêts de l’État et son attitude démocratique ont attiré autour de lui un grand nombre d’intellectuels et de représentants de l’intelligentsia russe.

Journaliste et auteur, socialiste, opposé aux bolcheviks, il a été condamné à la peine de mort puis obligé à quitter la Russie en 1922 à condition de ne jamais y revenir.

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Bibliographie de Sergueï Melgounov   (1)Voir plus

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Citations et extraits (203) Voir plus Ajouter une citation
"Nous ne faisons pas la guerre contre des personnes en particulier, écrit Latsis dans la Terreur rouge du 1er novembre 1918. Nous exterminons la bourgeoisie comme classe. Ne cherchez pas dans l'enquête, des documents et des preuves sur ce que l'accusé a fait, en actes ou en paroles, contre l'autorité soviétique. La première question que vous devrez lui poser, c'est à quelle classe il appartient, quelles sont son origine, son éducation, son instruction, sa profession". C'est dans cet esprit que réside "l'essence de la terreur rouge". Latsis n'avait rien d'original ; il copiait seulement les mots de Robespierre à la Convention au sujet de la loi de prairial [1794] sur la terreur en masse : "Pour punir les ennemis de la patrie, il suffit d'établir leur personnalité. Il ne s'agit pas de les punir, mais de les détruire".
(Pages 87 et 88)
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Comment le pouvoir soviétique répondit-il à ces deux actes [en août 1918 : l'assassinat de Ouritski, commissaire du peuple de la Commune du Nord, chef de la commission extraordinaire de Petrograd ; et l'attentat contre Lénine à Moscou] ?
Conformément à l'arrêté de la Tcheka de Petrograd dit l'Ejenedelnik Tcheka du 29 octobre, n°5, 500 otages furent fusillés. Nous ne connaissons pas et nous ne connaîtront probablement jamais le nombre exact des victimes ; nous ne connaissons même pas leurs noms. On peut pourtant affirmer que le nombre réel dépasse les chiffres du communiqué officieux tardif (aucun communiqué officiel ne fut jamais publié). En effet, le 23 mars 1919, l'aumônier militaire anglais, B. S. Lombard, écrivait à lord Curzon : "A la fin d'août, deux barques remplies d'officiers ont été coulées, les cadavres ont été rejetés par la mer à proximité d'un de mes amis sise dans le golfe de Finlande. Plusieurs cadavres étaient attachés par deux ou par trois à l'aide de fils de fer barbelés".
Serait-ce un rapport inexact ? Pourtant nombre de gens à Moscou et à Petrograd sont à même de confirmer ce fait et des témoignages provenant d'une tout autre source nous prouveront que les pouvoirs soviétiques ont eu recours, à maintes occasions, à ce moyen barbare de la noyade (par exemple, en 1921).
Un témoin oculaire des événements de Petrograd relate les détails suivants : "En ce qui concerne Petrograd, un dénombrement superficiel nous donne 1 300 exécutions, quoique les bolcheviks n'en avouent que 500. Ils ne comptent pas les centaines d'officiers, les anciens serviteurs et les particuliers fusillés à Cronstadt, dans la forteresse Pierre-et-Paul à Petrograd, sans ordre spécial du pouvoir central, mais simplement sur l'ordre des soviets locaux. Rien qu'à Cronstadt, en une seule nuit, 400 personnes furent fusillées. On creusa dans la cour trois grandes fosses, 400 personnes furent placées devant et exécutées l'une après l'autre".
Dans une interview, accordée à un journaliste, Péters, un des leaders de la Vetcheka [autre nom de la Tcheka, la police politique bolchevique], a appelé ces journées "la terreur hystérique".
(Pages 47 à 49)
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On sait qu'en réponse au livre de Kautski, Terrorisme et Communisme, Trotski a donné une "justification idéologique" de la terreur qui se résume dans cette vérité rudimentaire : "L'ennemi doit être mis hors d'état de nuire ; en temps de guerre, cela veut dire "exterminé". L'intimidation est un moyen puissant de la politique. Et il faut être un hypocrite pour ne pas le comprendre".
Vraiment, Kautski avait raison de dire qu'il n'était pas exagéré d'appeler le livre de Trotski "un panégyrique de la cruauté inhumaine". Ces appels sanglants représentent, d'après Kautski, "le summum de l'ignominie de la révolution".
(Pages 69 et 70)
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"La tuerie dura des mois. Le crépitement semeur de mort des mitrailleuses retentissait chaque nuit jusqu'au matin.
"La première nuit d'exécution en Crimée fit des milliers de victimes : à Simferopol, 1 800 (A Simferopol, dans le domaine de Krymtaev, en quelques nuits on mitrailla plus de 5 500 soldats enregistrés (Obchtchee Delo, 10 juin 1921)), à Féodossia, 420, à Kertch, 1 300, etc.
(...) "On jetait les cadavres dans les anciens puits génois. Quand ces derniers étaient remplis, on emmenait les groupes de condamnés, soi-disant pour les conduire aux mines : on leur faisait creuser des fosses communes, on les enfermait pendant deux heures dans une cave, on les déshabillait en ne leur laissant que leur croix et, à la tombée de la nuit, on les fusillait.
"On les rangeait par couches. Par-dessus les cadavres on mettait une nouvelle rangée de vivants pour "égaliser" et ainsi de suite jusqu'à ce que la fosse fût remplie jusqu'au bord. Le matin, on achevait les survivants en leur fracassant la tête à coups de pierres.
"Combien furent enterrés à demi vivants !
"A Kertch, on organisa "la descente du Kouban" : on transportait les victimes en mer et on les noyait.
"On chassait les femmes et les mères affolées à coups de fouet et quelquefois on les fusillait. Derrière le cimetière juif, à Simferopol, on pouvait voir les femmes fusillées avec de petits enfants.
"A Ialta, à Sébastopol, on enlevait les malades des hôpitaux sur des brancards et on les fusillait ; et non seulement des officiers, mais des soldats, des médecins, des infirmières, des instituteurs, des ingénieurs, des prêtres, des paysans, etc.
(Pages 123 et 124)
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En mars [1919], à Astrakhan, une grève d'ouvriers éclate. Les témoins attestent que cette grève a été noyée dans le sang des ouvriers. "Dix mille ouvriers qui discutaient paisiblement dans un meeting de leur dure situation matérielle ont été entouré par des mitrailleurs, des matelots et des soldats armés de grenades. Les ouvriers ayant refusé de se disperser, une salve de coups de fusils a été tirée ; puis les mitrailleuses se sont mises à crépiter, dirigées vers la masse compacte des participants, et les grenades à main à éclater avec des explosions assourdissantes. La foule a tremblé, est tombée à terre, puis s'est tue. Le crépitement des mitrailleuses a couvert les gémissements des blessés et les cris des blessés à mort...
"La ville s'est vidée. Le silence s'est fait. Les uns se sont enfuis, les autres se sont cachés.
"Il n'y avait pas moins de 2 000 victimes dans les rangs des ouvriers.
"Ainsi se termina la première partie de l'effrayante tragédie d'Astrakhan.
"La deuxième, encore plus terrible, commença le 12 mars. Une partie des ouvriers furent faits prisonniers par les "vainqueurs" et répartis dans six postes sur des péniches et des bateaux. Parmi ces derniers, le vapeur Gogol se distingua par ses horreurs. On envoya à l'autorité centrale des télégrammes au sujet de "l'émeute".
"Le président du soviet révolutionnaire militaire de la République, Trotski, répondit par ce télégramme laconique : "Réprimer sans merci !" Et le sort des malheureux ouvriers prisonniers fut décidé. La folie sanglante se déchaîna sur la terre et sur l'eau.
"On fusillait dans les caves des postes de la Tcheka et dans les cours. On jetait les victimes entassées dans les bateaux et les péniches par-dessus bord, dans la Volga. On attachait des pierres au cou de certains malheureux, d'autres étaient pieds et poings liés. L'un des ouvriers, oublié dans une prison près d'une machine et resté en vie, raconte qu'en une nuit, sur le vapeur Gogol, on jeta par-dessus bord environ 180 personnes. En ville, dans les postes de la Tcheka, il y avait tant de cadavres qu'on parvenait à peine à les transporter la nuit au cimetière où s'entassaient les corps sous le nom de "victimes du typhus".
"Le commandant de la Tcheka, Tchougonov, publia un ordre d'après lequel, sous peine de mort, il était interdit de ramasser les cadavres perdus sur la route du cimetière. Presque chaque martin, de très bonne heure, les habitants d'Astrakhan trouvaient dans les rues des ouvriers fusillés demi-nus et couverts de sang. Et ils erraient de cadavre en cadavre, à la lumière du petit jour, à la recherche de leurs chers disparus.
"Le 13 et le 14 mars, on ne fusilla que des ouvriers. mais ensuite les autorités, sans doute, se ressaisirent. Il n'était guère possible d'attribuer la cause des massacres au soulèvement de la bourgeoisie. Et les autorités pensèrent que "mieux vaut tard que jamais". Pour masquer quelque peu l'impudence des exécutions des prolétaires d'Astrakhan, on décida d'arrêter les premiers bourgeois venus et de s'en débarrasser d'une façon très simple : "On prendrait chaque propriétaire d'immeuble, chaque marchand de poisson, chaque petit commerçant et on les fusillerait..."
"Vers le 15 mars, on ne pouvait guère trouver de maison où l'on ne pleurât un père, un frère, un mari. Et dans quelques maisons, c'étaient plusieurs habitants qui avaient disparu".
Pour établir le chiffre exact des victimes, il aurait fallu interroger individuellement chaque citoyen d'Astrakhan. Au commencement d'avril, on donnait un chiffre de 4 000 victimes. mais la répression ne s'arrêta pas. L'autorité avait évidemment décidé de se venger sur les ouvriers d'Astrakhan de toutes les grèves de Toula, de Briansk, de Petrograd, qui avaient éclaté en mars 1919. Les exécutions se calmèrent seulement en avril.
(Pages 98 à 100)
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On prit par centaines des otages parmi les femmes et les enfants des paysans au moment des soulèvements ruraux dans le gouvernement de Tambov ; ils furent répartis dans diverses prisons dont celles de Moscou et de Petrograd également et ils y restèrent presque deux ans.
On voit, par exemple, l'état-major de Tambov publier le 1er septembre 1920 l'ordre suivant : "Faire subir aux familles des rebelles une terreur rouge impitoyable... Emprisonner tous les membres de ces familles à partir de 18 ans, sans distinction de sexe, et si les bandits continuent à se soulever, les fusiller tous. Les villages auront à verser une contribution extraordinaire ; en cas de non-paiement, confisquer toutes les terres et tous les biens".
La manière dont ces ordres furent exécutés ressort des communiqués officiels parus dans les Izvestia de Tambov : le 5 septembre, cinq villages ont été incendiés ; le 7 septembre, plus de 250 paysans ont été fusillés. Rien que dans le camp de concentration de Kojoukhov, près de Moscou, on pouvait trouver en qualité d'otages (en 1921-1922) 313 paysans du gouvernement de Tambov, parmi lesquels des enfants de un mois à 16 ans. Dans ce milieu d'otages à moitié nus, sans effets chauds, sans nourriture, se déclara en automne 1921 une épidémie de typhus exanthématique.
(Pages 62 et 63)
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Voici l'extrait d'un document :
"Dans la ville de Bronnitsy (près de Moscou), les commissaires tuèrent tous ceux dont la tête de leur plaisait pas. Le Comité exécutif du Soviet des députés ne siégeait même pas et l'un de ses membres déclara : "Nous avons pris un décret dans ce sens" et il n'y avait plus rien à faire". Deux gardes emmenaient le prévenu, ils lui donnaient une pelle, le conduisaient dans la cour du manège de Bronnitsy et lui faisaient "creuser sa tombe".
(...) A Iaroslavl, on fusille les otages d'avance, parce qu'il se prépare "un soulèvement de paysans riches".
"Les bolcheviks affirmaient que, pour prévenir d'avance tous les mouvements révolutionnaires dans la ville (à Ekaterinbourg), il fallait terroriser la population", écrit Alston à Curzon le 11 février 1919.
La chose la moins admissible reste l'exécution des otages membres d'une même famille ; on ne peut moralement admettre le fait qu'à Elisavetgrad (mai 1920), on a fusillé une famille de quatre fillettes de 3 à 7 ans et une vieille mère de 69 ans, parce que son fils était officier...
(Page 203)
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"Lorsque les bolcheviks furent chassés du district de Taganrog, la police, en présence du procureur, du 10 au 22 mai 1918, procéda à l'exhumation des cadavres, à l'examen médico-légal et à l'identification des cadavres : un procès-verbal fut même établi...
"Une personne interrogée comme témoin lors de l'ouverture des fosses communes déclara avoir été persuadée par cette exhumation que les victimes de la terreur bolchevique avaient supporté les plus atroces souffrances et que leur mise à mort même se signalait par une cruauté injustifiable qui témoignait du point où peut atteindre la haine de classe et la sauvagerie humaine.
"Sur beaucoup de cadavres, outre les coups de feu, il y avait des blessures dues à des instruments tranchants et infligées à vif ; quelquefois, les blessures montraient que le corps avait été entièrement haché ; les têtes étaient écrasées ou transformées en masses informes ; les extrémités et les oreilles étaient coupées ; des pansements prouvaient qu'on avait arraché certaines victimes de leurs lits d'hôpital".
(Pages 158 et 159)
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Le professeur Sarolea a publié une série d'articles sur la Russie dans le journal d'Edimbourg, The Scotsman. Dans le chapitre sur la terreur, il aborde les statistiques de la mort (n° 7, novembre 1923). Voici les chiffres des crimes bolcheviques qu'il donne : 28 évêques, 1 219 prêtres, 6 000 professeurs et instituteurs, 9 000 docteurs, 54 000 officiers, 260 000 soldats, 70 000 policiers, 12 950 propriétaires, 355 250 intellectuels et professions libérales, 193 290 ouvriers, 815 000 paysans. L'auteur ne cite pas les sources de ces données. Faut-il dire que ces chiffres exacts ont un caractère fantastique ? En tout cas, les caractéristiques de la terreur en Russie que donne l'auteur correspondent en général à la réalité.
(Page 155)
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Il faut souligner ce raffinement spécial dans la répression des "soulèvements" : c'est ainsi que se manifeste l'autorité qui parle du grand avenir du communisme et qui décrit si souvent les atrocités des Blancs. Dans la commune d'Arsk du district de Kazan, témoigne le même n° 1 du Bulletin des socialistes-révolutionnaires de gauche, on a aligné trente paysans et on leur a coupé la tête à coups de sabre...
Et la peine du fouet ? On l'applique partout. "On fouette avec des verges, avec des baguettes de fusil, avec des bâtons, des nagaïkas..."
"On frappe à coups de poing, à coups de crosse, à coups de revolver..."
Suit une longue énumération de gouvernements où l'on a relevé des cas de peines corporelles.
(Page 179)
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