Je me souviens que, petit, je détestais par-dessus tout visionner les films que mes parents tournaient pendant mes vacances, ou pire, les films de leur enfance. Sur un coin de mur blanc, un drap tendu et nos vies passées défilaient. Nous étions en mouvement, silencieux, souriant à la caméra mais, à mes yeux, déjà morts. Je savais que ces images seraient, plus tard, regardées par d'autres, quand nous ne serions plus que poussière, et que nos corps en mouvement sur l'écran, au lieu de nous garder vivants, nous figeaient. Pour l'éternité. Je déteste les photos, elles nous tuent.