Quand il émergea pour la dernière fois de son poste d’observation, Chi Ch’ang constata que la discipline sévère à laquelle il s’était soumis portait ses fruits. Rien ne pouvait lui faire cligner les yeux, ni coup sur la paupière, ni étincelle jaillie des braises, ni nuage de poussière tourbillonant subitement devant lui. Il avait exercé ses muscles oculaires à une inertie tellement parfaite que ses yeux restaient ouverts même quand il dormait. Une fois, comme il était assis et regardait dans le vide, une petite araignée tissa sa toile entre ses cils. Il estima être désormais en état de se présenter devant son maître.
(Le Maître de Nakajima Atsushi )