Ce qui me réveilla encore une fois, ce fut le son du canon. La nuit était presque terminée. Le bruit et la fumée saturaient le ciel de l’autre côté du cours d’eau. Les explosions qui se rapprochaient de nous se succédaient sur un rythme de plus en plus dense. Le son du canon était violent, très proche, et bientôt mêlé de grondements semblables à des roulements de tonnerre. De l’autre côté des collines, dans le ciel au-dessus de la compagnie que j’avais quittée, un avion de reconnaissance décrivait des petits cercles comme un rapace visant sa proie. Apparemment, c’était là que le bombardement avait lieu.