Le code, le porche de l'immeuble, les escaliers lui avaient donc menti. Ludovic avait cru qu'ils éprouvaient du soulagement en le voyant revenir, mais en vérité, ils étaient indifférents, se préparaient déjà à l'arrivée de nouveaux locataires. Mais qu'as-tu espéré ? se disait-il, qu'ils t'attendraient patiemment ? Tu crois être le seul à pouvoir vivre ici avec cette femme magnifique que tu as quittée, à ce deuxième étage, le seul à pouvoir saluer l'ascenseur que tu n'utilises jamais ? Tu penses sérieusement que la cour sous tes ex-fenêtres se languit de ta présence, ou de celle de ta famille dans sa forme unie, et non pas disloquée, recomposée par ta faute ? Toi, ta femme, ton fils ou d'autres, quelle importance pour la cour ? Tu as tout détruit. Et pour ta femme aussi apparemment, toi ou un autre, quelle différence ? Franchement, c'est toujours la même banale histoire. Nous passons tous et les cages d'escaliers nous oublient, et nous nous passons tous les uns des autres aussi, nous sommes interchangeables.