Citations de Sierra Rojo (66)
Pour Jung, la télépathie n'est pas un phénomène causal ou motivé, mais bien lié à la synchronicité. On ne peut pas "télépathiser", mais seulement témoigner du fait télépathique.
Le lecteur pensera à juste titre que cette étude a surtout mis en valeur les effets négatifs de l'archétype sexuel. Nous l'avons fait volontairement, car ce livre est surtout destiné aux thérapeute et, donc, orienté sur les caractéristiques particulières de l'anormal et de la pathologie. Il faut tout de même ajouter que cet archétype sexuel n'est pas seulement négatif : il possède de très nombreux aspects positifs. L'anima n'est pas seulement le danger tentateur de l'instinct qui guette dans l'obscurité inconsciente et s'exprime formellement dans le serpent. Elle est aussi la sage et lumineuse conductrice de l'homme qui, loin de l'attirer vers le bas, l'élève. Et l'animus n'est pas seulement le "diable de la superstition" opposé à la logique, il est aussi le créateur, le procréateur, comme le verbe ou "logos spermatique". L'anima est la muse inspiratrice de l'homme. L'animus est la semence intérieure créatrice de la femme que le féminin dans l'homme peut féconder.
Or, le plus grand handicap de l'homme,son "péché originel", sa tare, c'est sa paresse. Et c'est cette paresse qui fait que nombre d'hommes potentiels demeurent à l'état - comme le répète, avec humour, M. Rojo Sierra - d'"humanoïdes", sans avoir pris conscience de leur conscience, sans avoir tenté cette conquête de la "conscience évolutive" (M. Rojo Sierra) et meurent alors, en "singes supérieurs".
La synchronicité est mise en évidence par l'accumulation de faits simultanés qui défient le hasard.
Jung a élaboré, avec le mathématicien W. Pauli, une théorie de la connexion, tant acausale qu'immotivée. Il l'a appelée la synchronicité. Ce terme signifie "coïncidence simultanée et significative dans l'espace-temps" entre des faits intérieurs et extérieurs qui ne sont pas connectés, n'étant pas cause l'un de l'autre. L'important, c'est qu'une telle coïncidence soit significative, car, dans le cas contraire, il ne s'agirait pas de synchronicité mais de synchronie.
Devant le rejet explicite par Jung de Hegel et son acceptation implicite, en même temps, de la méthode dialectique, on peut se demander ce qui l'a conduit à s'irriter de la sorte contre Hegel, qu'il qualifie implicitement de schizophrène. A notre avis, ce qui a tellement excité Jung a précisément été la terreur de la menace de schizophrénie qu'il sentait en lui-même.
De même que l'infini extérieur est commun à tous les individus, l'infini intérieur l'est aussi. Ce concept d'infini intérieur est, en quelque sorte, l'étendue où Jung découvre l'inconscient collectif.
Autre remarque importante, l'analyse systématique recherche les causes négatives de la "dysharmonie" et rarement les capacités positives d'une reconstruction. Avec cette attitude de valorisation a priori, nous avons pu constater un gain de temps très appréciable, d'une part, et une "prise d'indépendance" de l'individu beaucoup plus rapide, le thérapeute n'étant plus qu'un dynagogue enseignant les outils nécessaires au développement de l'apprenant.
... les révolutions ont montré que tous les système, quels qu'ils soient, n'étaient que des "variantes de logique", dépourvues d'un changement authentique et profond. La seule "révolution" qui n'ait pas encore été tentée est la révolution intérieure, celle qui permettrait à l'homme de poursuivre son évolution et d'accomplir ainsi sa tâche, qui est de prendre conscience.
Peut-être que s'il y avait un nombre suffisant d'humains individués, la synchronicité entre force, matière, vie et conscience serait alors habituelle dans le cosmos. S'il existait un tel univers, alors les événements coïncideraient avec la vision et l'action de chacun : un autre monde s'ouvrirait alors pour les hommes, totalement différent de ce que nous appelons monde aujourd'hui.
Rhine a étudié le phénomène de télépathie par des méthodes expérimentales statistiques et démontré que la télépathie existait bien, car les coïncidences dans le choix de cartes dotées de dessins différents exécuté entre deux individus (l'un émetteur, l'autre récepteur) dépassent les résultats prévus par le hasard.
... l'homme individué ne s'émeut pas devant les événements. Il n'est affecté que dans les plans inférieurs de son être, mais dans les supérieurs, il demeure impassible, qu'il s'agisse d'incidents très désagréables ou très agréables.
Il nous semble important de rectifier une erreur très répandue : nombre de gens pensent que le développement psychologique conduit à un état dans lequel il n'y a plus de souffrance ; voilà un grave malentendu. La souffrance et les conflits sont propres à la vie et ne doivent pas être considérés comme des maladies. Ce sont les attributs naturels de tout être humain et c'est lorsque l'on cherche à y échapper que survient la maladie. La névrose est une souffrance stérile, une lutte vaine contre la souffrance légitime que nous apporte la vie.
Personne ne peut distinguer l'"homme individué" de l'"homme persona". Il n'a pas besoin d'avoir des cheveux longs, ni de barbe épaisse, ni de vêtements spéciaux. Son nouvel état est invisible pour les autres, et seuls ceux qui y sont parvenus aussi peuvent le déceler. L'homme individué se conduit de la même manière que ceux qui l'entourent ; c'est ce qui rend son état invisible aux "humanoïdes".
On ne peut réellement parler de l'homme complet que lorsque celui-ci est parvenu à transformer son moi personnel en moi individué, ayant intégré son point central. L'homme a alors résolu le problème de sa relation avec les deux réalités qui nous ont été imposées : la réalité extérieure et la réalité intérieure.
Tant Jung que ses disciples ont été surpris de voir que nombre de patients suivant une psychothérapie jungienne peignaient spontanément des mandalas. Ils les peignaient sans aucune influence extérieure et sans même connaître l'existence des mandalas.
Qu'il s'agisse de constructions classiques ou modernes, le plan "mandala" de cités ou de monuments n'a jamais été tracé en fonction de considérations esthétiques ou économiques : son objectif est la transformation de la cité en un "cosmos organisé".
Washington, aux Etats-Unis, est un exemple moderne de ville-mandala.
Au travers de la méditation, le méditant se charge de formidables énergies. C'est pour cela que les mystiques méditent et captent dans l'objet le plein de l'univers, sans discours mentaux sinueux qui fatiguent le cerveau sans l'énergétiser et même, au contraire, épuisent ses potentialités énergétiques.
La schizophrénie s'aggrave dans les abstractions, elle leur donne des entités immanentes et finit ainsi par abstraire l'individu du monde palpable.