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Citation de Partemps


Je m'endors
encore lorsque je suis fatigué par ce monde et ses excitations. En m'endormant, je dis au monde extérieur : laisse-moi en repos, car je veux dormir.
L'enfant dit, au contraire : je ne veux pas encore m'endormir, je ne suis pas
fatigué, je veux encore veiller. La tendance biologique du repos semble donc
consister dans le délassement ; son caractère psychologique dans l'extinction
de l'intérêt pour le monde extérieur. Par rapport à ce monde dans lequel nous
sommes venus sans le vouloir, nous nous trouvons dans une situation telle que
nous ne pouvons pas le supporter d'une façon ininterrompue. Aussi nous
replongeons-nous de temps à autre dans l'état où nous nous trouvions avant de
venir au monde, lors de notre existence intra-utérine. Nous nous créons du
moins des conditions tout à fait analogues à celles de cette existence : chaleur,
obscurité, absence d'excitations. Certains d'entre nous se roulent en outre en
boule et donnent à leur corps, pendant le sommeil, une attitude analogue à
celle qu'il avait dans les flancs de la mère. On dirait que même à l'état adulte
nous n'appartenons au monde que pour les deux tiers de notre individualité et
que pour un tiers nous ne sommes pas encore nés. Chaque réveil matinal est
pour nous, dans ces conditions, comme une nouvelle naissance. Ne disonsnous pas de l'état dans lequel nous nous trouvons en sortant du sommeil : nous
sommes comme des nouveau-nés? Ce disant, nous nous faisons sans doute
une idée très fausse de la sensation générale du nouveau-né. Il est plutôt à
supposer que celui-ci se sent très mal à son aise. Nous disons également de la
naissance : voir la lumière du jour.
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