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EAN : 9782228894050
576 pages
Payot et Rivages (09/06/2004)
3.6/5   346 notes
Résumé :
Autrichien de nationalité, né en Moravie en 1856, est mort à Londres en 1939. Après des études de médecine à l'Université de Vienne et un stage à Paris, auprès de Charcot, il s'installe à Vienne comme spécialiste des maladies nerveuses. C'est là qu'il mettra au point la méthode psychanalytique.
Son Introduction à la psychanalyse apporte au lecteur la somme la plus complète et la synthèse la plus accessible des idées freudiennes, dont l'importance ne fait que ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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'Introduction à la psychanalise' est un livre fort intéressant qu'on doit lire et relire tout le long de la vie pour mieux le comprendre, pour mieux comprendre le 'Moi' et l'altérité par rapport à soi, surtout le 'Moi'. Je me souviens quand on me parlait de Freud à l'école et on me disait qu'il n'était qu'un obsédé sexuel. Alors je m'interdisais de le lire, mais plus tard, à faculté, quand il était obligatoire de le lire, j'ai été fasciné par son intelligence et je lui donne raison quand il soutient que la sexualité est le noyau de la vie, quoique j'aies refusé alors de le voir. Mais de nos jours, cette vérité je la vois partout, tout autour de moi et dans le 'Moi', qu'il soit conscient ou inconscient! Il faut 'transformer l'inconscient en conscient'!
Voilà quelques extraits à retenir: 'le nourrisson est toujours disposé à recommencer l'absorption de nourriture, non parce qu'il a encore besoin de celle-ci, mais pour la seule action que cette absorpiton comporte(tout au long du sommeil) une expression béate' qui 'montre que l'action de sucer lui a procuré une satisfaction'(un plaisir). Dr Lindner a affirmé le premier la nature sexuelle de cet acte.
'Les deux sexualités, la perverse et la normale, sont dérivées de l'infantile.' Pas toujours ou d'habitude?
'la tâche du fils consiste à détacher de sa mere ses désirs libidineux, pour les reporter sur son objet réel étranger, à se réconcilier avec le père.'
Voir aussi 'le complexe d'Oedipe', 'le complexe parental', 'le complexe de castration' et l'idée de 'refoulement' qui sont fort intéressants etc.
'le moi cherche, à chaque étape de son développement, à se mettre en harmonie avec son organisation sexuelle, à se l'adapter.'
'Nous nous disons que celui qui a su, après avoir lutté contre lui-même, s'élever vers la vérité , se trouve à l'abri de tout danger d'immoralité et peut se permettre d'avoir une échelle de valeurs morales quelque peu différente de celle en usage dans la société.'
À relire! Bonne lecture!
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Si le but du psychanalyste est de porter sur lui la libido du patient (transfert), c'est pour la détacher des objets indéterminés sur lesquels elle s'est fixée et pour la lui rendre sous la domination de son "moi". La libido, redevenue "docile", au service du moi, peut alors permettre au patient de vivre une vie qui ne soit pas bloquée par les symptômes de substitution à sa libido frustrée qui lui ôte par ailleurs, puisque ces symptômes occupent tout son esprit, toute possibilité d'action.

La psychanalyse ne vise donc pas à "formater" les patients selon le schéma d'un individu "normal", mais à faire passer dans sa conscience les éléments inconscients qui donnent naissance aux symptômes. Devenu conscient de son fonctionnement psychique, le patient peut alors retrouver son intégrité et faire ses propres choix, quels qu'ils soient, prenant en considération sans plus ni moins de soumission à la "morale" publique que tout individu non névrosé, mais sans bouleversement non plus de son fonctionnement psychique : la psychanalyse ne peut réarranger un complexe d'Oedipe qui ne se serait pas correctement déroulé.

C'est qu'en effet la névrose est consécutive à deux phénomènes, eux-mêmes générés par une impossibilité pour le futur patient d'exprimer dans la réalité les désirs de sa libido. Cette impossibilité fait qu'il déplace les objets de sa libido (normalement autrui) vers d'autres objets. Ces objets sont choisis parmi un stade antérieur du développement de sa libido car le sujet garde le souvenir de la satisfaction qu'il avait eu à s'en contenter. le premier phénomène est donc la régression de la libido (au stade auto-érotique ou sadico-anal, plus loin vers le stade buccal ou bien encore antérieurement). Si l'on en reste là, Freud nomme "pervers" les personnes atteintes de ce phénomène. Si le moi s'oppose à cette régression, il interdit le sujet d'en prendre conscience et rejette le processus de régression dans l'inconscient. C'est le deuxième phénomène, dit de refoulement. le sujet est alors en conflit avec lui-même, le moi conscient avec la libido pour partie inconsciente. La nécessité pour le sujet de trouver des objets concrets de fixation de sa libido fait naître les symptômes (obsessionnels par exemple).

Le rôle du psychanalyste est alors de retrouver la trace du souvenir qui a opéré l'interdiction, la fixation et le refoulement. Opérer le transfert, soit l'attraction sur sa propre personne de la libido du patient est (outre le détachement qu'il opère des objets de fixation de la libido du patient) un moyen de permettre à celui-ci de reproduire les éléments de son souvenir (il en est inconscient bien sûr) et de les observer.

Les rêves sont encore un moyen de retrouver la trace de ces souvenirs. En effet, tous les êtres humains rêvent, névrosés et non névrosés et le processus du rêve est le même : animé par un désir ancien, le rêve s'élabore avec les outils primitifs de la pensée (symbole, sons, phrases, mots, associations d'idée, etc.) et les restes diurnes (les pensées et événements de la journée qui nous ont marqués). L'interprétation des rêves permet de passer du contenu manifeste du rêve (son récit) à son contenu latent (restes diurnes et désir ancien). Identifier le désir ancien donne accès au conflit entre le moi et la libido. L'individu devant se reposer sans pouvoir éteindre son cerveau, le sommeil affaiblit a minima la conscience. le but du rêve est alors de permettre de conserver les frontières entre le conscient et l'inconscient en laissant le cerveau fonctionner mais sous l'autorité d'une censure qui transforme ses opérations psychiques en scénarii le plus incompréhensible possible. Ce faisant, les désirs profonds du patient et potentiellement inconscients peuvent rejaillir tout en restant imperméables à la conscience : ses désirs les plus profonds se réalisant (sans qu'il en ait conscience), le rêveur dort tranquillement et fait de beaux rêves (qu'il ne comprend pas). Il arrive cependant que des désirs refoulés s'expriment dans le rêve... Problème : le moi s'offusque car le patient pourrait à son réveil (on ne sait jamais) prendre conscience de ce qu'il veut garder inconscient. La censure ne maîtrise plus la réalisation du désir refoulé : elle fait alors naître l'angoisse qui réveille le rêveur. Mieux vaut perturber le sommeil que laisser l'inconscient entrer dans la conscience, mieux vaut une mauvaise nuit que prendre le risque d'introduire un conflit maintenu latent pendant la vie éveillée - c'est ce que se dit la censure du moi.

Les cauchemars et les rêves angoissés sont donc des marqueurs de désirs anciens et refoulés réalisés ou en cours de réalisation dans le rêve : l'interprétation des rêves est précieuse pour l'identification des souvenirs générateurs de la névrose. Il est pourtant difficile de les interpréter car le rêve condense (plusieurs idées latentes sont regroupées sous plusieurs manifestes du rêve), il déplace (une chose peut signifier son contraire), il transforme (des idées abstraites en choses concrètes, ce qui est toujours hasardeux, même consciemment : comment dessiner l'amour, le temps ou la valeur par exemple ?). En conséquence, l'interprétation du rêve nécessite des ressources importantes et surtout une excellente connaissance du patient : il est en réalité le seul à pouvoir interpréter ses propres rêves.

Mais il ne suffit pas au psychanalyste de retrouver la trace de l'événement à l'origine de la névrose et de le présenter au patient : celui-ci résiste et trouve tous les moyens pour se dérober à la vérité. C'est normal puisque la névrose naît d'une "volonté" du "moi" de maintenir les éléments dérangeants dans l'inconscient. Il faut donc suggérer au patient ce qu'il refuse de voir, l'amener à revivre (avec le médecin) ce qui le bloque, à dire lui-même l'origine de sa névrose, à vaincre son "moi".

Plus banalement, les actes manqués sont aussi des éléments inconscients (ou que l'on veut taire) qui trahissent le conflit d'avec la conscience. Leur banalité montre que le fonctionnement de la personne névrosées n'est pas différent de celui de la personne "normale".
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Dans cet ouvrage exhaustif, Sigmund Freud revient sur les concepts fondamentaux de sa théorie psychanalytique.
Réitérant ses postulats de base, à savoir l'existence de l'inconscient et le rôle décisif de l'énergie sexuelle, il divise son ouvrage en trois partie dédiées respectivement aux actes manqués, au rêve et à la névrose. Il revient en détail sur chacun de ces trois sujets pour expliquer que chacun d'eux a un sens et qu'ils révèlent un désir inconscient et la lutte entre ce désir et un interdit.
Terminant son ouvrage sur une présentation des principes de la cure psychanalytique, c'est un véritable tour de la question que Freud nous offre dans ce livre!

La théorie et les concepts sont ici présentés de manière si logique et claire que l'"Introduction à la psychanalyse", bien que très riche et complexe, se lit assez bien et permet d'avoir une belle vue d'ensemble de la théorie freudienne telle qu'elle était formulée en 1916.
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100 ans séparent la "matière" première de ce texte, à savoir des leçons données en 1916, et la première lecture que je viens d'en faire.
100 années durant lesquelles le regard "savant" sur la question de la psychanalyse a évolué, s'est étoffée, a malaxé cette approche "nouvelle" du début du XXe siècle, pour s'en détourner par la suite. Un peu.
100 années, où le grand public, Monsieur et Madame Toutlemonde, a goûté aux plaisirs de la libre réflexion, a eu de plus en plus accès à des savoirs jusqu'alors réservés à une certaine élite intellectuelle.
100 ans durant lesquels la "conscience de soi" (pas forcément au sens psychanalytique du terme) s'est affirmée à un point tel que les sociétés humaines s'en sont trouvées métamorphosées.
100 années secouées par les guerres de plus en plus vastes et générales.
100 ans de progrès techniques et technologiques rendant les connaissances et la communication universelles.

C'est dans ce décalage des hommes, des sociétés, des connaissances, des échanges (destructeurs ou créatifs)..., dans cet "entre deux mondes" que j'ai pris plaisir à lire ce livre (à mon niveau de Madame Toutlemonde). Bien plus que dans sa "célébrité" dépassée ou non, qui, elle, n'a aucun intérêt à mes yeux.
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Contrairement à ce que pourrait suggérer le titre, cet ouvrage n'est pas une oeuvre de jeunesse: Freud l'a publiée en 1917, alors que sa théorie et sa pratique étaient déjà bien établies.
Ce gros volume constitue une très bonne approche de la psychanalyse. Les (rares) personnes qui ne la connaitraient pas du tout peuvent y découvrir ses concepts principaux, tout en se familiarisant avec l'écriture de Freud (qui n'est pas toujours agréable). Il faut dire que le sujet est très complexe. Une large place est faite aux diverses manifestations de l'inconscient, notamment les actes manqués et les rêves. L'influence fondamentale de la pulsion sexuelle sur la psyché humaine est soulignée; ça parait évident aujourd'hui, mais c'était encore tabou il y a un siècle. L'interprétation des rêves et plus généralement le travail analytique sont la (seule) voie pour résoudre les névroses qui pourrissaient la vie des patients de Freud.
Un livre à lire absolument, concernant un sujet qui fait partie intégrante de notre culture générale.
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Citations et extraits (62) Voir plus Ajouter une citation
Je m'endors
encore lorsque je suis fatigué par ce monde et ses excitations. En m'endormant, je dis au monde extérieur : laisse-moi en repos, car je veux dormir.
L'enfant dit, au contraire : je ne veux pas encore m'endormir, je ne suis pas
fatigué, je veux encore veiller. La tendance biologique du repos semble donc
consister dans le délassement ; son caractère psychologique dans l'extinction
de l'intérêt pour le monde extérieur. Par rapport à ce monde dans lequel nous
sommes venus sans le vouloir, nous nous trouvons dans une situation telle que
nous ne pouvons pas le supporter d'une façon ininterrompue. Aussi nous
replongeons-nous de temps à autre dans l'état où nous nous trouvions avant de
venir au monde, lors de notre existence intra-utérine. Nous nous créons du
moins des conditions tout à fait analogues à celles de cette existence : chaleur,
obscurité, absence d'excitations. Certains d'entre nous se roulent en outre en
boule et donnent à leur corps, pendant le sommeil, une attitude analogue à
celle qu'il avait dans les flancs de la mère. On dirait que même à l'état adulte
nous n'appartenons au monde que pour les deux tiers de notre individualité et
que pour un tiers nous ne sommes pas encore nés. Chaque réveil matinal est
pour nous, dans ces conditions, comme une nouvelle naissance. Ne disonsnous pas de l'état dans lequel nous nous trouvons en sortant du sommeil : nous
sommes comme des nouveau-nés? Ce disant, nous nous faisons sans doute
une idée très fausse de la sensation générale du nouveau-né. Il est plutôt à
supposer que celui-ci se sent très mal à son aise. Nous disons également de la
naissance : voir la lumière du jour.
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N’êtes vous pas frappés de la contradiction qui existe dans les idées se rapportant aux rêves ? Il a identifié dent et père. À l’égard de la dent, il voulait agir selon la loi juive qui ordonnait de l’arracher dès l’instant où elle était une cause de douleur et contrariété. À l’égard du père, il voulait également agir selon la loi qui, cette fois, ordonne cependant de ne pas se plaindre de la dépense et de la contrariété, de supporter patiemment l’épreuve et de s’interdire toute intention hostile envers l’objet qui est cause de la douleur. L’analogie entre les deux situations aurait cependant été plus complète si le fils avait éprouvé à l’égard du père les mêmes sentiments qu’à l’égard de la dent, c’est-à-dire s’il avait souhaité que la mort vînt mettre fin à l’existence inutile, douloureuse et coûteuse de celui-ci.
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Acte manqué:
Ce n’est pas par des suppositions que nous allons commencer, mais par une recherche, à laquelle nous assignerons pour objet certains phénomènes, très fréquents, très connus et très insuffisamment appréciés et n’ayant rien à voir avec l’état morbide, puisqu’on peut les observer chez tout homme bien portant. Ce sont les phénomènes que nous désignerons par le nom générique d’actes manqués et qui se produisent lorsqu’une personne prononce ou écrit, en s’en apercevant ou non, un mot autre que celui qu’elle veut dire ou tracer (lapsus) ; lorsqu’on lit, dans un texte imprimé ou manuscrit, un mot autre que celui qui est réellement imprimé ou écrit (fausse lecture), ou lorsqu’on entend autre chose que ce qu’on vous dit, sans que cette fausse audition tienne à un trouble organique de l’organe auditif. Une autre série de phénomènes du même genre a pour base l’oubli, étant entendu toutefois qu’il s’agit d’un oubli non durable, mais momentané, comme dans le cas, par exemple, où L’on ne peut pas retrouver un nom qu’on sait cependant et qu’on finit régulièrement par retrouver plus tard, ou dans le cas où l’on oublie de mettre à exécution un projet dont on se souvient cependant plus tard et qui, par conséquent, n’est oublié que momentanément. Dans une troisième série, c’est la condition de momentanéité qui manque, comme, par exemple, lorsqu’on ne réussit pas à mettre la main sur un objet qu’on avait cependant rangé quelque part ; à la même catégorie se rattachent les cas de perte tout à fait analogues. Il s’agit là d’oublis qu’on traite différemment des autres.
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Le refoulement correspond à une tentative de fuite du MOI devant la libido, éprouvée comme un danger. La phobie peut être considérée comme un retranchement contre le danger extérieur qui remplace maintenant la libido redoutée. La faiblesse du système de défense employé dans les phobies réside naturellement dans ce fait que la forteresse, inattaquable du dehors, ne l'est pas du dedans.
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Vous serez peut-être curieux d’apprendre comment on a pu arriver à l’idée que c’est l’acte de la naissance qui constitue la source et le prototype de l’état affectif caractérisé par l’angoisse.
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« Malaise dans la culture » de Sigmund Freud, c'est à lire en poche chez GF.
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