Silke Pan

Dans les conférences que je donne, je termine souvent par : ne baissez jamais la tête, ne courbez jamais le dos ou alors une fois par jour : pour lacer vos chaussures !

Ce que nous sommes aujourd'hui est le fruit de notre passé.

La paraplégie m'a coupé de tant de choses mais tant de choses sont possibles aussi pour celui qui veut les trouver.

Il faut laisser le passé passer, l'avenir venir et accueillir le présent comme un présent. (Didier)

La vie ne met jamais rien sur notre chemin dont nous ne puissions venir à bout.

La tempête peut être forte parfois. Lorsqu'elle nous ballotte sur des sentiers inconnus et nous percute contre des rochers, la souffrance nous pousse à vouloir abandonner. Mais qu'est-ce donc ce petit bip, presque en sourdine derrière le brouhaha de la vie ? C'est le GPS de notre âme qui nous appelle ! Il connaît la route, il sait nous rediriger sur le bon chemin alors même que nous pensions être perdus à tout jamais.

Les êtres humains restant ce qu'ils sont, que ce soit dans le sport ou dans la vie en général, il y aura toujours ceux qui chercheront la victoire facile et qui ne sentiront aucune gêne à se hisser plus haut en piétinant sur la faiblesse de leurs collègues.

...la paraplégie est là, bien présente, je ne peux plus l'effacer de ma vie. Alors autant en faire quelque chose de positif. Mon fauteuil roulant et moi, c'est un mariage forcé, il ne sera jamais mon ami. Et our mieux vaincre son ennemi il faut apprendre à le connaître et travailler avec lui, prendre le dessus sur ce handicap et ne pas laisser cette situation m'empêcher de sourire à la vie.

La plus petite unité de mesure ? Le millimètre.
La plus petite unité de liquide ? Le millilitre.
La plus petite unité d'intelligence ? Le militaire... (Didier)

Comment supporter ce handicap encore si longtemps, comment accepter que cela soit pour toujours ? La réponse est simple, je n'ai pas le choix, tout simplement, alors je serre les dents, j'avale, je prends sur moi et j'assume ma vie, telle qu'elle est. L'estomac serré, je m'isole dans une bulle protectrice virtuelle, le temps de laisser guérir mon coeur.

Ecouter, ressentir, humer, toucher et bientôt les choses simples se transforment en joyaux.

Il ne reste plus que deux virages, ces virages indispensables et sans lesquels la route serait bien trop pentue pour que nous puissions la gravir, des virages comme tous ces changements de direction que j'ai pu vivre au cours de ma vie. Une fois que l'on tourne, on change de décor, on rompt avec le passé et on s'adapte à la nouvelle situation. Rester flexible, ne pas vouloir s'accrocher aux choses éphémères, c'est ce que j'ai appris pour rester en accord avec moi-même et le temps qui passe.

Notre succès dépend de notre capacité à en tirer des leçons et à faire des efforts sans relâche en direction de notre objectif. Et quand nos rêves sont brisés, d'autres se créent, c'est le flux de la vie, la circulation de l'énergie, tout simplement.

...quand quelque chose semble s'effondrer, il se peut que la vie le fasse exprès, non pas pour nous persécuter ou nous punir mais pour nous inviter à construire autre chose.

Quand on n'a pas la vie qu'on aurait aimé, il faut savoir aimer celle qu'on a.

Selon lui, nous sommes tous handicapés d'une manière ou d'une autre, chez certains cela est simplement plus visible.

L'accident, comme toutes les autres épreuves de ma vie, m'a permis de mieux me connaître et surtout, il m'a permis de faire un choix, celui d'être heureuse. De temps à autre, comme tout le monde, je suis prise par la tristesse, la colère ou la déception mais je refuse de laisser ces émotions prendre le dessus. Alors, consciemment, je les remplace par des pensées constructives et positives.

Une marmotte enfermée dans un parc ne s'y sent pas à sa place. Alors elle s'occupe à ce qu'elle sait faire : creuser... (Didier)

Mes pensées divaguent : à quoi ressemblerions-nous aux yeux d'un dieu de la nature, celui dont le souffle nous rafraîchirait comme ce vent qui est en train de se lever et dont le rire pourrait faire trembler les montagnes ? Tels des insectes qui essaient de grimper au sommet d'une plante, nous serions petits et insignifiants et un seul souffle de ce maître de la nature pourrait nous repousser en bas dans la vallée. Alors, comme ces petites bêtes, je m'accroche à ma branche, je serre mes pédales et je décide que rien ne m'arrêtera tant que je n'aurai pas atteint le sommet.

Sur ce, le paysan nous explique la méthode du sage : "Quand tout va bien, ne change rien".