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Citation de MegGomar


Mais quand je la vis descendre de l’Intercity, l’avant-veille de Noël 2000,
savoir qui elle était ne m’intéressait pas. Tout ce que je voulais, c’était
l’avoir à moi. Je voulais la certitude qu’avant moi il n’y avait rien, que ma
naissance était l’événement le plus important de sa vie. Je courus vers elle
et lui sautai au cou. J’étais tyrannique et sans pitié.
Maman me serra dans ses bras, fort et longtemps. Niccolò descendit en
traînant deux lourdes valises et papa, empoté, essaya de l’aider. Je les
ignorai. J’ouvris le manteau de maman, posai la tête contre son pull,
l’oreille collée à écouter son cœur. Nous avions la même taille, désormais,
deux corps à égalité séparés par des histoires différentes, mais elle m’avait
bercée, changée, donné son lait, et ce passé entre nous était un lieu, comme
la Lucciola, le Mucrone, la Palazzina Piacenza, la manufacture Liabel.
Je me dis à présent que sa décision de rentrer à Biella, elle l’avait
vraiment prise pour mon bien : m’obliger à rester loin d’elle, éviter que je
pourrisse collée à elle, me faire naître à nouveau. Mais ces pensées, à ce
moment-là, ne pouvaient pas m’effleurer.
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