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Citation de MegGomar


« Elle s’est déjà acheté une perruque, elle en a trouvé une très belle. Et
cet été elle sera tellement en forme qu’on retournera à New York. Et pour
l’hôpital elle ne veut que des peignoirs en soie, pour faire tourner la tête des
infirmiers, mais c’est des conneries. Elle ne guérira pas, je le sais, je le
sens. »
Elle me bourra de coups de poing, se leva et fit tomber son scooter puis
le mien, avant de s’affaler. Parce que le pire ne viendrait pas plus tard, il
était déjà là : le savoir, attendre. Attendre quoi ? Ce qu’on ne peut même
pas nommer. Les fenêtres fermées, l’odeur de médicament, le silence dans
lequel sombrent les pièces autour d’une maladie, la joie qui peu à peu se
vide.
C’est toujours une nouvelle qui brise la vie. Et on peut prendre une
grande respiration et se remettre sur pied, croire ensuite qu’il y a des marges
d’espoir, lire dans les analyses des améliorations de zéro virgule quelque
chose, se convaincre que la solution peut encore arriver d’une énième
sommité consultée, parce qu’il n’est pas possible que la vie soit si moche.
Pourtant, elle l’est.
Et ce matin venteux de Santo Stefano, au belvédère, avec la mer sombre
et les ferries qui s’efforçaient de rejoindre l’île d’Elbe, Beatrice et moi
avions quatorze ans mais nous savions déjà que le futur est un temps qui ôte
et n’ajoute pas.
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