NAPOLÉON
p.127
Ses proclamations à la Grande Armée et ses lettres portent la marque d'une griffe fulgurante- mais avec deux ou trois échantillons on a vite fini d'en faire le tour : il n'y a rien là-dedans qui aille bien profond. Napoléon était génial, certes... mais c'était un hyperactif, perpétuellement en mouvement; et ce mouvement demeure tou- jours confiné à la surface des choses. À Sainte-Hélène il a entiè- rement manqué cette chance d'enfin pouvoir s'asseoir et regarder l'océan et les nuages. Mais il n'était pas préparé à ça, le mauvais pli était pris depuis trop longtemps; incapable de contemplation, il est bêtement mort d'ennui et de frustration. Cette radicale absence d'intériorité fait de lui, finalement, un personnage assez aride et vulgaire.