Simon Shuster

Pour une bonne action mieux vaut la discrétion.
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"Il est très important, Emmanuel, que vous parliez à Poutine, dit-il [Zelensky] à Macron. nous sommes sûrs que les dirigeants européens et Biden parviendront à se mettre d'accord. S'ils l'appellent pour lui demander d'arrêter, il arrêtera, il écoutera." [note de Pégase-Shiatsu : dommage pour les gens qui encore aujourd'hui reproche au président français d'avoir négocié ! ]

Depuis trois jours, Monastyrsky dormait dans son bureau au ministère de l'Intérieur, attendant les signes d'une agression russe, il lui revenait donc d'annoncer au président qu'elle était lancée.
"Comment exactement ?" demanda Zelensky. Il voulait savoir quel angle d'attaque avait choisi le Kremlin.
" De tous les côtés", répondit Monastyrsky.
Les forces ennemies pilonnaient les positions ukrainiennes sous toute la longueur des frontières orientales et septentrionales, avec leur artillerie, leur lance-roquettes multiples et bombes aériennes. Les avions de chasse russes s'abattaient sur les grandes villes afin de réduire à néant les défenses aériennes ukrainiennes et ainsi dominer le ciel. Il y eut un silence sur la ligne. Le président avait besoin d'un moment pour digérer l'information. Puis il répliqua d'une phrase que Monastyrky n'oublierait pas de sitôt : "Repoussez-les."

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Il fallait qu'il rassure la population, qu'il convainque les habitants qu'ils ne risquaient rien en restant chez eux. Il fit sa première tentative vers 6 h 30.

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Depuis trois jours, les services de renseignements ukrainiens suivaient à la trace trois groupes d'assassins chargés d'éliminé Zelensky.

A l'étage, tout était calme dans la maison lorsque le bombardement commença. Les premiers à s'en affoler furent les animaux. Le berger allemand s'agita et se mit à tourner en rond. Tout comme leur perroquet, un volatile nerveux du nom de Kesha installé à une fenêtre près de la cuisine au rez-de-chaussée. Vers 4 h 30 le matin du 24 février 2022, le trouble des animaux gagna la chambre conjugale, où la première dame Olena Zelenska dormait encore. Il lui fallut quelques instants pour percevoir les grondements sourds provenant de l'extérieur. Elle cru d'abord à des feux d'artifice.[...] Le président, dans la pièce voisine, déjà vêtu d'un costume gris, s'apprêtait à se rendre à son bureau [...] Zelensky prononça un seul mot en russe, la langue dans laquelle ils échangeaient le plus souvent. Nachalos, dit-il "Ca a commencé".

La langue ne divisera jamais notre pays. J'ai du sang juif. Je parle russe, et je suis citoyen d'Ukraine. J'aime ce pays et je ne veux appartenir à aucun autre." [Zelensky, lors de sa première allocution d'ordre politique après l'invasion de Crimée]

Nous sommes certains d’une chose : nous ne voulons pas la guerre. Ni une guerre froide, ni une guerre hybride. Mais si nous sommes attaqués, si quelqu’un essaie de s’emparer de notre pays, de notre liberté, de nos vies et de celles de nos enfants, nous nous défendrons. Si les Russes envahissent, les prévint Zelensky, « vous verrez nos visages, pas notre dos ».

Tyra entendit la veuve d'un parachutiste suggérer à Zelensky de se présenter à l'élection [note de Pégase Shiatsu : des militaires devant lesquels Zelensky et sa troupe jouaient en 2014 avaient fait de même!], avant de lui offrir en guise de porte -bonheur le béret de son défunt mari.
Il en faudra beaucoup plus pour le convaincre de changer de carrière. Mais durant les quelques mois qui suivirent cette première tournée, il commença à travailler sur le script d'une nouvelle sitcom in intitulée Serviteur du Peuple, sa future passerelle vers la politique. La série força Zelensky à s'imaginer dans le rôle du président.

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Zelensky avait plus d'influence sur la population de ces régions que n'importe lequel des politiciens ayant pris le pouvoir à Kiev cet hiver -là [après la fuite de Ianoukovitch en Russie]. Les gens avaient suivi sa carrière, ils regardèrent ses films et appréciaient son insistance à parler russe sur scène. Lui qui avait garder le masque narquois de la neutralité tout au long de la révolution de cet hiver décida qu'il était temps d'assumer une position politique. [juste après l'invasion de la Crimée]

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Elle [la femme du président Zelensky] goûta pour la première fois à la vie sous protection professionnelle en 2014, après que la voiture de son mari ait été prise pour cible par un cocktail Molotov. L'incident avait paru plus bizarre que terrifiant à Olena, même dans un contexte de violence que connaissait l'Ukraine à cette époque.

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Dès début mars, les combattants ukrainiens se cachaient dans les sous-sols de Boutcha pour coordonner les embuscades. Avec l'intensification des combats, les Russes subirent de lourdes pertes et se mirent à brutaliser la ville, à torturer des civils, à tuer au hasard.

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Un simple trident, le symbole de l'Etat de l'Ukraine, pouvait être considéré comme une marque d'extrémisme par les interrogateurs.

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Fin 2014, il [Zelensky] cessa complètement de travailler en Russie par principe. L'effet sur ses affaires fut désastreux. Il estima ensuite que les revenus du studio étaient sept fois inférieurs après la perte du marché russe.

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"On avait des grands-mères qui fabriquaient des cocktails Molotov, et leurs petits-fils prêts à en faire bon usage", résuma Oleksiy Reznikov, le ministre de la défense.

P. 56
Les forces armées ukrainiennes émirent bientôt une alerte sur leur page Facebook, informant les résidents de Kiev que les formations ennemies étaient déjà présentes. "Fabriquez des cocktails Molotov, disait le message. Neutralisez les occupants ! "