AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Thelx


« C'était un dur symbole qu'un homme ne pût marcher droit parce que la femme qu'il aimait était à son bras. » « Je brûlais, elle m'éteint. Je marchais sur les eaux, elle se met à mon bras, j'enfonce. » (Les Jeunes Filles) Comment a-t-elle tant de pouvoir puisqu'elle est seulement manque, pauvreté, négativité et que sa magie est illusoire ? Montherlant ne l'explique pas. Il dit seulement avec superbe que « Le lion craint à bon droit le moustique. » Mais la réponse saute aux yeux : il est facile de se croire souverain quand on est seul, de se croire fort quand on refuse soigneusement de se charger d'aucun fardeau. Montherlant a choisi la facilité ; il prétend avoir le culte des valeurs difficiles : mais il cherche à les atteindre facilement. « Les couronnes que nous nous donnons à nous-mêmes sont les seules qui valent d'être portées », dit le roi de "Pasiphaé". Principe commode. Montherlant surcharge son front, il se drape de pourpre ; mais il suffirait d'un regard étranger pour révéler que ses diadèmes sont en papier peint et que, tel le roi d'Andersen, il est tout nu. Marcher en songe sur les eaux, c'est bien moins fatigant que d'avancer pour de bon sur les chemins de la terre. Et c'est pourquoi le lion Montherlant évite avec terreur le moustique féminin : il redoute l'épreuve du réel.*

* Ce processus est celui qu'Adler considère comme l'origine classique des psychoses. L'individu divisé entre une « volonté de puissance » et un « complexe d'infériorité » établit entre la société et lui le plus de distance possible afin de n'avoir pas à affronter l'épreuve du réel. Il sait qu'elle minerait des prétentions qu'il ne peut maintenir que dans l'ombre de la mauvaise foi.
Commenter  J’apprécie          50





Ont apprécié cette citation (4)voir plus




{* *}