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Citation de rkhettaoui


Ce que je vois, c’est la personne imaginaire de la toile. Je n’ai pas disparu de moi-même. J’ai conscience de mes sentiments – respect, irritation, affliction, admiration – mais pour le moment la personne peinte accapare ma perception. Elle est “de moi” quand je la regarde, et, plus tard, elle est “de moi” quand je me la remémore. Dans le souvenir, elle n’est peut-être pas exactement telle qu’elle est quand je me trouve immédiatement face au tableau – c’est plutôt une version d’elle que je porte en moi. À travers ma perception, j’établis une relation avec cette femme imaginaire, La Femme qui pleure de Picasso, la Columbine masquée de Beckmann, le monstre dégingandé de De Kooning, Woman II. Une œuvre d’art demeure sans vie s’il n’y a personne pour la contempler, la lire, l’écouter. Quelque chose se produit entre moi et elle, cette “chose” qui porte en elle l’acte délibéré d’autrui, sa subjectivité, et en présence de laquelle je peux ressentir de la douleur, de l’humour, du désir sexuel, de l’inconfort. Voilà pourquoi je ne traite pas les œuvres d’art comme je traiterais une chaise – mais je ne les traite pas non plus comme des personnes réelles.
 
Une œuvre d’art n’a pas de sexe.
Le sexe de l’artiste ne détermine pas le genre d’une œuvre, qui peut être l’un ou l’autre, ou différentes versions de ces derniers.
Qui sont les femmes inventées par ces artistes ? Comment les perçois-je ?
Mon approche de ces trois toiles n’est pas exclusivement visuelle, ni même purement sensorielle. L’émotion fait toujours partie de la perception, elle ne s’en distingue pas.
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