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Citation de voui


(description des bains de Budapest, Hongrie, début du XXᵉ, note de Voui)

Un silence moite et dense régnait dans la salle aux voûtes soutenues par des colonnes séculaires. À travers les fentes percées dans la coupole par des fenêtres à vitraux, le soleil du mois de mai se déversait en rayons multicolores qui se perdaient dans l'eau fumante des bassins, la parsemant par endroits de taches rouges, bleues, vertes et jaunes, comme si, encore plongé dans les vapeurs alcoolisées du petit matin, un peintre ivre y avait mis ses pinceaux à tremper. Cette coupole, avec ses brèches de couleur lumineuses, faisait penser à la voûte céleste orientale dans un conte des Mille et Une Nuits, un ciel aux étoiles chamarrées brillant de tous leurs feux au-dessus de la misère et de la nudité des hommes. Car dans ces bassins trempaient des hommes de tous les âges, de tous les rangs, aux destins divers, de même que ceux allongés sur les bancs de pierre, le long des murs, nus, les bras croisés sur la poitrine, les yeux clos, semblables à des cadavres vieux de deux jours exposés en chambre funéraire, oubliés par la parentèle et dont les veuves ont déjà, en ce matin de mai, donné des rendez-vous galants aux fringants ordonnateurs des pompes funèbres au restaurant du Ramoneur dans le Bois de ville.
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