Je me laisse porter par mes jambes. Elles vont. Mon esprit suit. Il y a quelques minutes, j’étais dans un lit douillet et j’attendais que mon futur mari rentre de soirée et maintenant, je suis à la rue. Je m’arrête devant un distributeur automatique de billets et retire deux cents euros. J’en aurai peut-être besoin. Je tape le code, prends les billets qui sortent de la fente, les arrache sans les recompter et les mets dans ma poche. Tout se fait machinalement. Les émotions m’ont abandonnée temporairement.