Il pleuvait sous un plafond de nuages, mais au-dessus, c'était une mer baignée de soleil. Un désert flottant, immense et silencieux, dont Ernest Gare ne pouvait imaginer la beauté. Lui, l'homme de la plaine du Nord, qui avait grandi sur une terre charbonneuse et souillée, mais riche du sang et de la sueur des mineurs. Une terre dont l'horizon était dessiné par les terrils, ces montagnes d'un gris d'orage nées de la main de l'homme qui creusait le sol des exploitations minières.