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Citations de Sophie Cheval (31)


Manger parce qu'on se trouve gros(se) n'est pas paradoxal du tout : de par notre adhésion implicite aux stéréotypes, cela témoigne au contraire d'une logique implacable et d'une parfaite cohérence !
Est-ce que cette logique et cette cohérence nous aident à faire ce que nous souhaitons vraiment, ça, c'est une autre question ...
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Il ne s'agit pas de rejeter en bloc les invitations à la beauté, mais de choisir celles auxquelles nous souhaitons répondre et la manière dont nous souhaitons y répondre.
Se faire beau cesse ainsi d'être une injonction : c'est une proposition
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Le simple fait que la presse féminine propose des numéros "Spécial rondes" témoigne bien du ghetto esthétique dans lequel on enferme les femmes qui ne possèdent pas une morphologie filiforme.
Elles sont à part ; ce sont des beautés ... spéciales, comme l'indique le titre même de ce qu'on pourrait appeler un "hors-série" de ces revues.
Comment convoyer plus nettement l'idée implicite que ronde = différente, pas commune ... en un mot, pas comme les autres ?

D'autant que le contenu de ces numéros tient souvent du "elles sont belles ... "quand même", ce qui souligne, en creux, que cela ne va pas de soi !

De fait, si ces femmes sont tout aussi belles que les autres, alors pourquoi ne sont-elles pas, elles aussi, représentées en couverture et dans les articles mode ou beauté de ces magazines, durant les 51 autres semaines de l'année ?
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L'esthétisme contemporain nous convie "bel et bien" (ce pourrait être son slogan publicitaire) à adhérer à un mode de vie articulé au règne de l'apparence. Toutefois, ce qu'il poursuit est probablement moins à chercher du côté de l'art que du côté du dollar.

En 2008, les dépenses des ménages américains consacrées aux produits et services dédiés à l'apparence physique (vêtements compris) représentaient environ 400 milliards de dollars (soit 5% de la consommation annuelle totale).

Rien qu'en France, le chiffre d'affaires annuel de la beauté représente environ 17 milliards d'euros, ce qui en fait l'un des secteurs économiques les plus dynamiques.

Les pays dits émergents ne sont pas en reste : ils émergent en beauté !
Par exemple, au Brésil et en Inde, le taux de croissance économique élevé a entraîné ces dernières années la constitution d'une classe moyenne : dès à présent, les deux premiers postes de dépense de ces nouveaux consommateurs sont la cosmétique et les vêtements ...
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De fait, le temps moyen passé à se préparer le matin est, en moyenne, de trois quarts d'heure pour les femmes et d'une demi-heure pour les hommes.
Nous ne sommes pas si loin d'une heure par jour !
Or ces durées ne prennent pas en considération le temps consacré à accomplir l'ensemble des activités liées à l'entretien de notre apparence physique : shopping, exercice physique et toutes les autres démarches, des plus banales (coiffeur, soins à domicile ou en institut ...) aux plus extrêmes, comme les interventions chirurgicales.
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Lorsqu'on nous montre simultanément, sur un écran, un visage et cinq objets du quotidien, nous orientons préférentiellement notre attention vers le visage.

Par ailleurs, nous prêtons plus attention aux visages qui expriment une émotion négative (comme la colère ou la peur) qu'à ceux qui sont émotionnellement neutres.

Notre cerveau décrypte ces visages en priorité, et il le fait d'une manière rapide, non-consciente et automatique.
Cette compétence est très importante, parce qu'elle nous permet de détecter la présence d'un danger potentiel.
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J'ai choisi la beauté qui m'intéresse et elle change au gré de mes envies et de ce qui m'importe, en fonction du contexte ou de mon humeur! Rien n'est interdit et rien n'est non plus prescrit, puisque c'est moi qui choisis!
Ce qui importe, c'est de faire mes propres expériences de la beauté et de trouver "ce qui fonctionne " pour moi, ce qui me donne le sentiment d'être connectée , en beauté, à des choses qui font sens pour moi.
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Les filles, débrouillez-vous avec cette injonction sociale paradoxale !
Pour être acceptée par les femmes, il faut dire qu'on se trouve trop grosse, mais pour séduire les hommes, il faut affirmer qu'on est bien dans son corps
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Cette vision du corps-parure s'applique d'abord aux femmes. Depuis des siècles, les femmes sont valorisées pour leur beauté : leur corps possède ce statut d'objet des regards, notamment masculins. Elles ont donc intériorisé cette perspective sur leur corps. (...)

Pour les hommes, la diminution des besoins en force physique rend le décalage encore plus criant. Les dimensions fonctionnelles du corps masculin n'étant plus aussi utiles, il est réduit à un objet esthétique.
Autrefois synonyme de mouvement et d'action, leur corps aussi est devenu une décoration.

Les études montrent pourtant que l'insatisfaction corporelle, féminine ou masculine, est d'autant plus grande que le corps est envisagé comme cet objet esthétique, destiné à être observé et évalué, plutôt que comme un processus dynamique, appelé à accomplir différentes fonctions.
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Nous vivons, en Occident, l'ère du "corps postindustriel". Autrefois, le corps était un outil de travail et de production, aux champs, à l'usine ... A présent, ce sont surtout nos cerveaux qui produisent.
Maintenant que nous avons cessé de travailler avec nos corps, travaillons donc sur eux !

Le corps, auparavant force de travail, est devenu l'objet d'un travail forcené.
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La prime à la beauté est également à entendre au sens littéral : les beaux gagnent en moyenne 15% de plus que les autres ! Cet écart n'est pas anodin
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L'IMC féminin préféré par les hommes évolue de manière significative en fonction de l'environnement. Les femmes en chair sont valorisées dans les contextes de pénurie de ressources économiques ; et inversement, les femmes minces deviennent des standards de beauté lorsque règne l'opulence.
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Cette démocratisation de la beauté est désormais mondialisée : aujourd'hui, ce qui est tenu pour une belle apparence physique est adressé comme standard à l'ensemble des pays du monde.
Au-delà de l'idéal de minceur et de jeunesse, d'autres attributs désirables (la forme du nez et des yeux, la couleur de la peau, les caractéristiques des cheveux ...) sont désormais homogénéisés et uniformisés, au détriment des différences morphologiques et culturelles. (...)

Une enquête menée en 2004, dans cinq pays d'Asie, montre que les produits destinés à éclaircir la peau représentent 38% des ventes de cosmétiques de ces pays. Et environ 50% des jeunes filles coréennes effectuent une chirurgie des yeux, afin d'obtenir un regard plus conforme au modèle occidental.
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Faut-il s'embellir pour s'épanouir ?
Faut-il être en beauté pour avoir une belle vie ?
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Ne plus "souffrir pour être belle" ne signifie pas "souffrir de ne pas l'être".

Pour sortir de l'impasse, le choix nous appartient de préserver notre liberté (...)
Restaurer notre liberté d'action, c'est aussi restaurer notre liberté de choisir les conditions de notre action : choisir d'agir, si, quand et comme nous le souhaitons. Choisir les actions qui m'embellissent et choisir de les accomplir lorsque je le décide, comme je le désire.
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Nous couper des autres dimensions fonctionnelles de notre corps revient le plus souvent à nous couper de nombreuses dimensions de notre vie.
Pourtant, beauté et fonctionnalité ne sont pas irréconciliables.

Le design constitue précisément l'association de l'esthétique et du fonctionnel (...) Dans cette perspective, un objet ou un lieu design sont réussis lorsqu'ils remplissent à la fois le critère du dessin (la recherche de l'esthétique formelle) et celui du dessein (l'accomplissement d'un usage fonctionnel, adapté aux conditions d'utilisation, dans un environnement donné).

Nous pouvons, nous aussi, envisager notre beauté sous cet angle du design, qui allie la double quête de l'agréable et de l'utile, du beau et de l'adapté.
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Pourquoi ne pas construire une beauté pour soi et nous épanouir dans une esthétique réellement personnelle ?
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La tyrannie des apparences nous propose une perspective unique et réductrice sur deux éléments qu'elle associe étroitement : notre corps, d'une part, et notre beauté, d'autre part. Assimiler notre corps à un objet esthétique revient ainsi à annihiler ce qui constitue, en réalité, sa fonction première : celui d'être l'endroit où nous vivons. (...)

Le dualisme cartésien présuppose que notre esprit habite notre corps, tel un contenu dans un contenant : nous habiterions notre corps comme une maison.
En réalité, pourtant, nous ne vivons pas dans cette maison : nous existons en tant que maison, car nous cessons de vivre quand elle est détruite.
Notre corps est le lieu où nous faisons l'expérience des choses vécues.
Il est notre interface avec le monde, l'outil par lequel nous interagissons avec lui, aussi bien que le substrat de nos événements intimes. Ce que nous ressentons, éprouvons et pensons, ne peut pas exister sans lui.

Mais la tyrannie de la beauté ne voit pas les choses de cette façon. Faisant fi de l'unicité de notre expérience, elle souscrit au dualisme corps/esprit. Avoir une jolie maison prime sur le fait de l'habiter (...) les travaux n'en finissent pas, et pendant ce temps, nous avons souvent le sentiment de vivre dans la cabane de chantier posée dans le jardin ...
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Notre énergie est limitée. Lorsque nous la consacrons à essayer de supprimer notre anxiété d'être jugés laids, nous sommes moins performants pour accomplir une tâche qu'on nous confie ou qui nous tient à cœur.
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Alors que nous avons tendance à percevoir l'estime de soi et la confiance en soi comme des boucliers anti-souffrance psychologie, leur effet présumé protecteur constitue en fait un facteur vulnérabilisant, parce qu'il alimente le perfectionnisme et la poursuite de standards élevés.
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