Dans mon quotidien, il m’arrive de faire des crises de timidité sauvages si déstabilisantes que je n’ai qu’une envie c’est fuir, fuir loin, ou au moins loin des regards. Lorsque je n’arrive pas à faire passer le message que j’ai besoin d’espace en mettant ostensiblement mes lunettes, ou si j’ai trop tardé à reprendre mes distances et que le mal est fait, je peux me montrer franchement désagréable, tel un scorpion je pique et là où ça fait mal, et j’en suis désolée après coup. Mais la sensation est insupportable, je dois chasser l’intrus. Parfois je me dis qu’il faut vraiment être lourd ou sans gêne pour imposer sa présence alors que l’autre exprime son inconfort ou son manque de disponibilité, en même temps, je sais bien que les gens ne sont pas tous mal intentionnés mais qu’ils ne font simplement pas attention à ceux qui les entourent. J’avoue que la solitude me pèse de temps à autre, mais pas si souvent finalement. Elle est un refuge qui m’est nécessaire pour maintenir mon équilibre au quotidien.
Je n’aime pas les enterrements, c’est sinistre, je ne suis pas à l’aise avec la mort ni avec les adieux. D’ailleurs, je me méfie de toute forme d’engagement solennel que ce soit pour maintenant ou pour l’éternité. En conséquence, je ne me suis jamais mariée car à quoi bon prononcer des vœux qu’on n’est pas sûr de pouvoir respecter ? Soyons honnêtes, qui a envie de se lier pour le meilleur et pour le pire ? Pas moi en tout cas. Si ça va c’est bien, mais si ça se gâte, je disparais.
Des bulles d’encre noire se forment et flottent dans mon crâne, puis éclatent et taguent : trahison, abandon, les adultes tous des menteurs. La vie, une duperie, et de taille !
Pour entrer dans l’Univers du Chaman et de la Roue Médecine, il est essentiel de restaurer le lien avec le «
temps du rêve » et de s’ouvrir à la magie de la création.