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Citation de FRANGA


Jadis les églises avaient davantage les moyens d'impressionner les gens : morceaux d'orgue assourdissants, flopée d'enfants de choeur, grandes chasubles, nuages d'encens et terribles sermons prononcés d'une hauteur. Ces moyens permettaient d'asseoir une autorité ; avant. Quand cela s'est-il arrêté ? Je me le demande aujourd'hui ; tandis que l'organiste emplit l'église de sons si longs, si fors, si puissants qu'ils soufflent les conversations ; soufflent ; et qu'à leur arrêt l'assistance se trouve surprise, silencieuse, prête à recevoir "La Parole". C'est l'effet escompté. Un temps les gens restent graves. Puis les choses reprennent leur tour ordinaire : le sermon nul, les chants faibles ; une messe du dimanche soir exécutée à la va-vite par des prêtres un peu las, écoutée sans attention par ceux qui ont raté celle du matin pour avoir trop dormi. L'indifférence est générale ; le spectacle, inintéressant. Je me trompe peut-être en disant que la pompe catholique n'existe plus ; lors des grandes fêtes ou dans les paroisses traditionalistes, on la retrouve ; il semble pourtant que personne n'est dupe ; c'est du "comme si" ; artifices regardés avec curiosité, voire photographiés ; ce n'est plus qu'une trace, un souvenir ; un remake en somme. A quel moment est-on passé sur ce point du naturel au surfait ?
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