Stanley G. Crawford

Gascogne n'est pas un duc mais c'est tout comme..

c'est un gros bonnet de l'alimentaire très cynique qui a la main mise sur sa ville qu'il arpente à fond la gamelle dans sa vieille Nash...trop classe !

Pas le genre à respecter les règles de circulation, les feux rouges...

Bref, il règne en maître incontesté du bitume local sur les stations Big Papa et tout le tralala qu'il achète et vend en un coup de fil...

jusqu'au jour où il apprend par un appel anonyme que Rufus Raffa,

une fripouille qu'il exècre s'est pris une balle entre les deux yeux.

A partir de là, le grossium va en prendre plein les mirettes...et nous aussi !

Traduit par Marcel Duhamel, cette série noire fantastique sixties

vire au délire, à la jungle en folie avec un ours des cocotiers qui a le feu au cul,des filles qui courent nues, des veuves joyeuses, des grosses sardines coincées dans une Porche, des micro-souris, des super-chats, des vers géants, un commissaire O'Mallo qui mâchonne des cigares en peau de phoques, un standardiste déconnecté

sans oublier Gascogne, un sourd dingue grippe sous qui ne manque pas de reprise.. surtout à bord de son bolide old school.

Au delà du pastiche burlesque et déjanté, Stanley Gottlieb Crawford

dénonce avec verve et humour noir la libre entreprise à l'américaine.

Grossuim, je l'ai lu à fond la gomme !

Daté de 1966 et publié dans la série noire en 1969, voilà un texte étrange, franchement drôle et qui doit certainement beaucoup au maître Hammett, au moins pour le style de narration. Le grossium, c'est Gascogne, un caïd qui possède en gros la moitié de la ville (magazins, péages, flics...) et qui va tout perdre sans y comprendre grand chose. On suit sa course effrénée pour sauver ce qui peut l'être... c'est-à-dire rien, en fin de compte. Gascogne reste toujours zen : même quand il voit que tout est perdu, son esprit d'entreprise reste intact. On ne peut s'empêcher de penser à "La moisson rouge" dans une version particulièrement délirante. Une réussite très originale.