Steen Steensen Blicher

Steen Steensen Blicher est un des grands auteurs du 19è siècle danois, essentiellement connu pour ses nouvelles. D'abord influencé par le romantisme, il se tourne peu à peu vers une forme de réalisme tragique. Avec Blicher, la péninsule du Jutland, alors pauvre et mal considérée, fait une entrée brillante dans la littérature danoise. L’œuvre littéraire de Blicher peut aussi être lue comme un travail de sociologie, et s’il s’intéresse certes d’abord à la vie quotidienne de l’humble paysan jutlandais au milieu des paysages de lande sauvages, c’est en fait toute la société d’alors – bourgeois, nobles, pasteurs – qu’il dépeint. Le présent recueil rassemble 19 nouvelles qui, à mon goût, ne sont pas toutes égales. Mais on y trouve ses chefs-d'œuvre comme "Le pasteur de Vejlbye", "Le garde-chasse d'Aunsbjerg", "Le bonnetier" ou le "Journal d'un bedeau de campagne". Le destin tragique de ses personnages, le poids de la fatalité, leur désespoir, les trahisons sont quelques-uns des thèmes qui relient ces textes. L’auteur s’amuse aussi parfois à revenir sur un même personnage d’une nouvelle à une autre, apportant au lecteur des éléments nouveaux qui viennent éclairer le destin d’un personnage avec lequel on croyait pourtant en avoir fini. L’œuvre de Blicher mérite mieux que l’ignorance dans laquelle elle se trouve en France.

Steen Steensen Blicher est un auteur danois du XIXè siècle dont l'œuvre est à peu près inconnue en France. Ce petit opuscule, paru aux regrettées éditions de L'élan en 1994, a longtemps été son seul texte disponible en français. Il comporte une seule nouvelle, l'une des plus belles de Blicher. Steen Steensen Blicher est considéré comme le chantre du Jutland, c'est lui qui donne à la péninsule danoise ses lettres de noblesse dans la littérature de son pays. Le bonnetier concentre tout l'art de Blicher en une trentaine de pages. On y retrouve, dans un réalisme caractéristique, ses descriptions des landes du Jutland, mais aussi son ton pessimiste. Chez Blicher, la nature est hostile à l'homme, ou plutôt elle symbolise le poids de la fatalité qui pèse sur l'homme. Et l'histoire tragique décrite dans Le bonnetier ne déroge pas à la règle. Pour ceux et celles qui aimeraient découvrir Blicher, je conseille aussi la lecture du "Journal d'un bedeau de campagne", une longue nouvelle traduit dans un recueil simplement intitulé Récits, paru dans la collection Les classiques du Nord aux éditions Les belles lettres.