Le plus désemparé des poètes allemands (Keist) dote son pays, un instant avant son suicide, de la plus parfaite des tragédies, tout comme Höelderlin lui lègue, un moment avant de sombrer dans la démence ses hymnes orphiques d'une sonorité céleste, comme Nietzsche, avant l'effondrement de son intelligence, lui donne la plus sublime ivresse spirituelle, la parole légère et étincelante. Rien ne saurait rendre la magie de ce chant du cygne, d'une beauté merveilleuse et inexplicable comme le dernier sursaut d'une flamme qui se meurt.