Stefany Wesley

Tu sais, Andy, avant toi, je crois que je ne savais même pas ce qu'aimer pour la vie pouvait bien signifier. Avec toi, c'est différent, tout est tellement différent ! En mieux. En toi, j'ai trouvé ce qui sans le savoir me faisait bigrement défaut ; être bien et heureux, heureux à deux. C'est pourquoi, je te le confirme, c'est bien toi ma femme parfaite. Pour la vie.

Parfois, j'avais le sentiment affreux que les hommes laissaient un peu trop parler leur côté féminin ! C'était même chez certains, de plus en plus flagrants. A croire qu'ils avaient fini par tout nous piquer, jusqu'à nos pires angoisses ! Être indécis, précieux, fragiles… Cependant, à choisir, c'était peut-être cette faiblesse-là que je leur pardonnais le plus volontiers.
Par contre, il y avait une chose que j'avais du mal à encaisser chez eux, c'était cette désinvolture, ce manque total de combativité ou à l'inverse, cette absence de tact lors de la très importante phase de séduction qui succède la première rencontre. Je trouvais qu'un homme agissait souvent comme s'il n'avait pas le temps de prendre le temps, comme s'il fallait faire vite, conclure rapidement ! Et que, si ce n'était pas le cas, passer à autre chose immédiatement ! Comme si toutes les femmes se ressemblaient, comme s'il n'y avait pas d'intérêt à creuser avec certaines plus qu'avec d'autres.

Si j’ai l’intime conviction de m’être refait une virginité, ce qui m’inquiète le plus, c’est que je suis persuadée que je ne saurais plus du tout y faire. Séduire, plaire, faire monter le désir, faire l’amour, même, je ne me souviendrais même plus par où commencer. Alors, m’attaquer en l’état à un mec comme Brett Middler, il faudrait que je sois folle en plus d’être, à coup sûr, une invalide de la relation intime. Et c’est vraiment dommage parce que pour être honnête, en trois ans, c’est la première fois que mon corps reprend vie et, ça je le dois à Brett Middler. Aujourd’hui, quand je l’ai vu sur le plateau, je vous jure qu’il s’est passé plein de trucs dans ma tête et dans mon corps. Mais je suis lucide. Je peux lui en être reconnaissante vraiment, merci Brett, mais de là à penser que je pourrais aller jusqu’au bout de mon envie de le séduire, je suis gentille mais pas débile.

C'est fou combien l'amour pouvait rendre gauche, mièvre, lâche. J'aurais dû sauter sur l'occasion de ce moment avec Noah, ne serait-ce que pour tenter de le séduire puisque j'en étais amoureuse. Pourtant, sans que je sache pourquoi, je m'en sentais incapable. Prostrée, la fille !

Je crois que notre amitié se consolida, cette nuit-là. Je ne m’en serais pas doutée, je n’aurais même pas osé penser que je puisse encore me faire de nouvelles vraies amies à mon âge. Et puis, même si elles étaient assez géniales pour que je devienne amie avec elles sans problème, j’étais à un stade de ma vie où j’en avais franchement plus rien à foutre de l’amitié, ex-æquo avec l’amour. Les sentiments, l’affectif, ce n’était pas vraiment des trucs qui me parlaient à titre personnel. J’étais ce genre de filles qui se suffisent à elles-mêmes. Peut-être que, effectivement, ma dernière histoire de cœur avait fait bouger quelque chose en moi.

Tiens, encore un défaut féminin dont je me serais bien passé ! Qu'est-ce qu'on se prenait la tête,nous les femmes ! Toujours à intellectualiser toutes les situations ! Les hommes, eux, ne s'encombraient pas d'autant de détails. Ils ne cherchaient pas à tout prix les bonnes raisons de faire ou pas, ni la juste réponse entre le pourquoi et le pourquoi pas. Là, où nous nous posions deux cent mille questions, un homme se contentait d'allumer la télé pour regarder un match de foot une bière à la main ! Gros cliché, c'est vrai, mais qui résume assez bien cette grande absence de tout, et surtout d'intellectualisation des situations.

Le regard qu’il porte sur moi, son regard me manque ! Puisqu’il ne peut plus me regarder, il ne me voit plus. Et moi, je ne peux plus voir combien il aime ce qu’il voit, combien il m’aime. J’ai besoin de ça. Vraiment besoin.

Je n'ai jamais dit non plus que j'étais une bombasse ! Je suis sûre que ça ne viendrait à l'esprit d'aucune de ces femmes ne serait-ce que de le penser ! Et ça, ça en grande partie à cause d'hommes comme toi qui, alors qu'ils ne ressemblent à rien, de par leur propos méprisants, font beaucoup de mal aux égos les plus fragiles ! Alors, non ; les femmes ne sont pas physiquement parfaites et à nous ça nous pose aucun problème ! Parce que rien que le fait de savoir qu'on n'a pas ton cerveau de bœuf, déjà, ça nous rend très heureuses de ce que l'on est et de ce à quoi on ressemble !

A bien y réfléchir, je crois que j'aurais eu plus de tolérance pour les menteurs contrairement à ces mâles sincères englués dans des poussées hormonales plus versées vers les œstrogènes que la testostérone !

Mon métier n’était pas simple, il était passionnant mais aussi très dur ; sur un plan créatif, moral et même physique, il fallait tenir la route.
Mais j’adorais ça. J’adorais travailler sur le tournage de films ; l’atmosphère, cette créativité toujours en action, c’était fabuleux. Et faire de façon à ce que les acteurs puissent s’inspirer d’un décor pour donner de la crédibilité à leur jeu, à leurs intentions, qu’ils donnent vie aux atmosphères, quels que soient les lieux et époques, avait une place importante dans le succès ou non d’un long métrage.