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Citation de Ninie067


Venise, février 1753

Il n’aurait pas été aisé à Luciana d’échapper à l’oeil acéré de son chaperon si, par chance, la femme que Gaetano Giordano avait choisie pour surveiller sa fille unique de dix-sept ans n’avait pas été tout aussi empressée de se divertir que la jouvencelle au visage d’ange dont elle avait la charge. La duègne était en effet en train de savourer un verre de vin en compagnie d’un prêtre, dans le salon situé au piano nobile – l’étage noble – tandis que Luciana, dans sa chambre monacale se trouvant juste en dessous, préparait une audacieuse escapade.
Amarrée sous la fenêtre de sa chambre, l’embarcation dans laquelle le prêtre était arrivé incognito oscillait doucement sur le canal. Revêtue des habits d’homme qu’elle avait volés à son frère, Luciana se laissa glisser à bord, recourant à un drap entortillé en guise de corde, et atterrit par chance sur la pile de couvertures que le prêtre avait collectées à l’intention des pauvres ; elle se redressa rapidement, et détacha la corde qui retenait la barque. Puis elle trouva sans peine les avirons négligemment dissimulés sous les couvertures et les passa dans les anneaux destinés à les recevoir. Rabattant son demi-masque blanc tout simple sur son nez, un tricorne sur la tête, elle s’engagea dans le canal.
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