Stéphane Khémis

(Le) bordereau est rapidement attribué au capitaine Dreyfus, parce que ce dernier a été dénoncé comme espion par une lettre venue d'Alsace, adressée au lieutenant-colonel Sandherr, chef du Service des renseignements (appelé publiquement Section de statistique), sans doute par son beau-frère un Suisse, M. Oehler, résident à Francfort. La plupart des historiens ignorent cette lettre – à quelques exceptions près, comme Armand Charpentier dans Les Côtés mystérieux de l'affaire Dreyfus (1937).
Néanmoins, son existence est prouvée car plusieurs allusions y sont faites au cours de la procédure. Mais on ne pouvait pas en faire état devant un tribunal français sans avouer publiquement qu'il y avait des espions français en Alsace allemande.

1374 – [p. 31] Jean Doise