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Citation de Partemps


Être soi-même convaincu de la véracité contagieuse du discours dont on prétend
se distancer, ça porte un nom. C'est le racisme inconscient du non-style. Ce que
Néo-Y nomme, après Barthes, « la poisse du sens ».
Ainsi le sens poisseux et infâmant donné par ses ennemis les racistes au
mot « Arabe » lui colle tellement au cervelat qu'il pavlovise spontanément le
mot « beur » (réaction d'une affligeante banalité) pour se démarquer d'eux, ne
s'apercevant évidemment pas que cela revient ainsi à leur donner d'avance
raison.
Reprenons notre explication de texte :
« Un beur, assis. »
Bon. Bon bon bon. Quel âge avait-il, dans son fantasme (pardon, sa
« vision »), cet homme arabe ? Quelle était la couleur de ses yeux ? Était-il
triste ? gai ? pensif ? en train de lire un livre ? un journal ? dans quelle langue ?
Comment était-il habillé ? Venait-il de faire l'amour ? Souriait-il ? Grimaçait-il ?
Quel âge avait-il ? Quel était son nom ? Sa langue ? Quels livres avait-il dans sa
bibliothèque ?...
On n'en saura rien, le génie Jean-Pierre Martin persécuté par Méchant
Céline garde le silence ! Ce Martin est étrangement léger sur les matières
purement humaines. C'est un assez mauvais point lorsqu'on se prétend
romancier. Résumer un Arabe dans le métro à son étiquette de « beur, assis », ça
frise le déni d'humanité. Et puis, question « musique », « beur, assis », ça sonne
légèrement comme « beurre rassis » et « beuh raciste ». Heureusement qu'il a
mis une virgule, maligne trouvaille de sa part pour noyer la poisse !
Cela dit, « assis » comment ? Les jambes croisées, écartées, mains sur les
genoux, déhanché, raide, assoupi, absent, concentré, frais et dispos,
impassible... ? Il aurait pu préciser ! Dès qu'il ne s'agit plus de mimer les
vociférations racistes, Martin est très à court de vocabulaire.
Continuons. Dans ce métro fantasmatique (pardon : visionnaire), tout à
coup, Jean-Pierre Martin est témoin... d'une abominable scène de racisme !
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