AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Partemps


Stéphane Zagdanski
C’est ainsi que le «lys d’or», rescapé d’une Annonciation disparue, passe
tel un flambeau entre Reine et Simon. Simon remarque l’objet en vitrine «entre un buste grec et une tête de Bouddha» (soit entre Grèce et Chine), mais c’est
Reine qui l’acquiert. Le choix du y («i grec») est dès lors décisif: l’injonction
lisse d’un lis (Lis!) n’est pas la double branche fière et fluide d’un lys. Et
lorsque le narrateur imagine Reine en religieuse, elle se dédouble aussitôt telle
une figure «cubiste», à savoir en l’occurrence taoïste
47. Le lys d’or accomplit
une scission, une amputation du christianisme par l’instrument du taoïsme afin
d’isoler le catholicisme de la religiosité qui l’encombre : Delgrave, le patron du
Centre d’études religieuses, «spécialiste du Testamentaire», «ne peut pas
supporter la Chine, son vide rempli, son bleu et blanc, ses flottements, ses
raffinements...». Projet conforme à cette maxime de Lie-tseu: «Par le silence et
le vide on atteint ses demeures.» Le roman est ainsi amputé de sa dernière partie
réduite à une note explicative: «Au manuscrit était jointe une note: “Préciser que
le lys d’or a été donné au narrateur.” Ainsi que deux formules du Livre de la
Voie et de la Vertu. La première: “Quand il réussit, il s’identifie au succès;
quand il échoue, il s’identifie à l’échec.” L’autre: “Retirer son corps quand
l’œuvre est accomplie, telle est la Voie du Ciel.” C’est tout.»
Et c’est bien assez clair.
P 49
47 «Je n’avais parlé que de vous en commentant des poèmes Tang.»
Commenter  J’apprécie          00









{* *}