Stéphanie Berrebi

Je ne sais pas si mon rapport au sexe est dû à une mode, mais il y a forcément quelque chose de générationnel. Si nos mères ont vécu la libération de droits femmes, je suis de la génération des “femmes libérées”. Hyper sexualisées. De celles qui sont allées encore plus loin dans la représentation de la femme. Je suis née en 1982, j’ai grandi en regardant les clips sur m6 dès que je le pouvais, et j’étais fascinée par Mylène Farmer et ses clips chocs Pourvus qu’elles soient douces ou Libertine : “La vie est triste comme un verre de grenadine, Aimer c'est pleurer quand on s'incline, Je, je suis libertine, Je suis une catin, Je, je suis si fragile, Qu'on me tienne la main”. Un refrain qui fait tellement sens. Et puis, Madonna, que j’adorais notamment dans les très chauds Justify my love ou Human nature, où elle joue le rôle d’une dominatrice SM. Ce sont ces femmes qui m’ont rendue plus facile d’accepter l’idée qu’être femme n’est pas être sexe faible. Elles ont en tout cas été pour moi les premiers modèles de femmes totalement émancipées, libres de corps et d’esprit. J’aurais presqu’envie de les qualifier de femmes machos, mais ça serait desservir leur propos.
Néanmoins, j’ai appris d’elles (entre autres) que pour survivre dans un monde toujours dominé par les hommes, il fallait savoir se battre avec la même arme: Le sexe. Que dans un monde hanté par les chasseurs, le sexe féminin peut-être le fusil et pas le gibier. Et qu’on vise où on veut avec. Mais sur mon chemin, j’ai oublié d’écouter ma part de fragilité. A vouloir faire comme les mecs, j’en ai presque oublié que j’étais femme et que mon fonctionnement était différent d’eux. Je ne voulais pas l’entendre, alors qu’il était simplement dans ce refrain de Mylène que j’ai écouté et chanté en boucle tout ma vie et qui oppose Libertine et Fragile.

Comme beaucoup d’hommes adultères, tu pensais pouvoir t’en sortir, vivre dans ce mensonge que tu avais entretenu, non sans peine, pendant trois ans, et que jamais elle ne le découvre. Tu étais père d’un côté, homme de l’autre. Avec deux femmes, tu avais le pack complet, le mariage, les gosses et une vie sexuelle épanouie, tu avais quarante-cinq ans chez toi, vingt-cinq chez moi … Tu étais de nouveau au centre de la vie d’une femme, autrement que par ton rôle de père, et c’est flatteur.