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Citation de Coco574


Quatre soldats encadrent les rangs. Le chef se dirige vers un long baraquement mal éclairé. Il revient peu après, une chaise pliante sous le bras. L’un de ses larbins passe devant chacun de nous. Quand il arrive à ma hauteur et plante son regard dans le mien, j’y lis sa folie. Je sens son haleine empestée d’alcool et de tabac. Il me fait peur. À Asmara, des bruits couraient à propos de violences inouïes et de viols commis à Sawa. Beaucoup de filles faisaient tout pour se marier avant dix-huit ans, seule garantie de ne pas y être envoyées. Et Madiha qui est si belle comment va-t-elle pouvoir échapper à ces monstres ? Je n’ose pas tourner la tête pour la chercher encore. La douleur dans mon crâne est lancinante. Le sang séché sur ma joue me démange. Mes épaules me font mal. Je pense au pauvre mec derrière moi qui doit souffrir comme un fou. Il tient bon pour l’instant. Il ne bronche pas. Depuis combien de temps sommes-nous plantés les mains sur la tête ? Une heure ? Deux peut-être ? Le chef s’est endormi sur sa chaise pliante, les bras ballants le long de son corps. Il ronfle la bouche ouverte. L’absurdité du moment me donne presque envie de rire. De désespoir.
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