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Citation de Toocha


Toocha
17 septembre 2017
Isaïe était de ces fous lucides par la bouche desquels la vérité explose. Personne n'avait encore parlé de Dieu de manière aussi directe. Pour Isaïe, tout était du registre de la punition ou de la récompense. Les hommes s'étaient complu dans des vies faciles, jouisseurs, fourbes, traîtres, hypocrites, cédant à leur exécrable nature, et voici qu'ils le payaient. L'anéantissement d'Israël n'était que l'aboutissement d'un laisser-aller généralisé. Ce discours glaçant était très simple à comprendre : lorsque l'on fait des bêtises, on est puni. Ça comportait à première vue quelque chose de juste et de consolant car dès lors que l'on ne faisait plus de bêtises, on pouvait espérer être récompensé. A un détail près : qu'est-ce que faire des bêtises ? C'était là, dans l'interprétation du mauvais comportement, que le pire était permis. Si tout le monde s'accordait à penser que voler son voisin, violer une femme, tuer un homme, c'était mal, il était moins simple de qualifier la recherche du plaisir et des loisirs, la satisfaction des sens, le fait de s'occuper de soi-même plus que d'autrui, etc.
Pour Isaïe, tout ce qui alimentait les mauvais penchants de l'homme (l'oisiveté, la sensualité, la possession) méritait châtiment. Cette idée du péché a prévalu et survécu, alimentant des siècles de culpabilité. Cette lecture du monde est, encore aujourd'hui, dominante dans la pensée occidentale.
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