Uncle Sam est un comics intéressant qui nous livre une sorte de vision de ce que sont les Etats-Unis. Le pays est passé au vitriol par son auteur qui ne le ménage pas. On n'apprend rien de nouveau entre les massacres des populations indiennes, la guerre fratricide entre le Nord et le Sud ou l'assassinat du Président Kennedy. Il n'en demeure pas moins que la démarche semble assez originale. J'aime quand un auteur exprime de manière claire son point de vue.
J'ai trouvé que le dessin était magnifique de réalisme: on s'en prend plein les mirettes ! Les enchaînements entre le passé et le présent sont également très surprenant dans le bon sens du terme. Bref, la lecture a été plutôt agréable malgré certaines lourdeurs dans le scénario.
Uncle Sam est personnifié par un vieux vagabond qui hante les rues comme pour souligner l'extrême pauvreté qui côtoie la richesse. En même temps, nous savons que les USA est le pays des extrêmes. On peut passer par exemple de Bush à Obama en un clin d'oeil ...
Si la critique de l'impérialisme est de mise au départ, il y a comme une sorte d'atténuation vers la fin dans ce qu'est une véritable démocratie pour le peuple et par le peuple. Cela reste un exemple dans un idéal qui ne sera pas approuvé par tout le monde, je vous le concède. A noter que je ne partage absolument pas le parti pris par l'auteur ce qui ne m'empêche pas d'être indulgent.
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Nominé lors du 29e Festival international de la bande dessinée d'Angoulême en 2002 dans la catégorie «Alph-Art du meilleur album», cet album revisite les pages noires de l’histoire des Etats-Unis en compagnie d’un de ses plus grands icônes : l’Oncle Sam.
Après la statue de la liberté, l’Oncle Sam est probablement la personnification la plus célèbre des Etats-Unis et connu son moment de gloire pendant la Première Guerre mondiale, avec la célébrissime affiche créé par James Montgomery Flagg en 1917, représentant l’Oncle Sam pointant du doigt avec le slogan «I want you for U.S. Army», et visant à recruter des hommes pour l’armée.
L’idée de mettre en scène un Oncle Sam ignoré par le présent, horrifié par son passé et sans grandes perspectives pour le futur est très intéressante et permet à Steve Darnall et Alex Ross de nous servir une revisite cauchemardesque du rêve américain à travers les pages les plus noires de la nation étasunienne.
A l’aide d’une avalanche de flashbacks, Sam, vieillard déjanté vivant en marge de la société, va se remémorer quelques fragments de son histoire. En se rappelant le génocide des indiens, l’esclavage, la guerre de sécession et le KKK, c’est l’existence même du rêve américain qu’il va remettre en cause.
Malheureusement, si l’idée est originale, le résultat est assez brouillon. En y insérant des rencontres soporifiques entre Sam et d’autres symboles étrangers, comme les personnifications de la France (Marianne) et de la Grande Bretagne (Britannia) ou l’équivalent russe de l’aigle américain (l’ours), le récit est également pourvu de quelques longueurs.
Mais, ce qui dérange le plus lors de ce survol de l’histoire des Etats-Unis, c’est le manque de profondeur. Franchement, même des séries comme "Black Hills" ou "Kuklos", qui n’ont pas comme ambition principale de livrer une critique acerbe sur l’histoire américaine, traitent certains de ces sujets avec plus de profondeur. Ce «Best of» des pages sombres de l’Amérique est maladroitement compilé, n’enfonce que des portes ouvertes, n’atteint jamais la profondeur des reportages de Michael Moore et ne nous en apprend finalement pas beaucoup plus sur les Etats-Unis qu’une série comme "Les Tuniques Bleues".
Même si l’approche est originale et que toute autocritique de la part des américains mérite d’être applaudie, la lourdeur de cette compilation qui a finalement du mal à former une histoire cohérente, transforme cet album en grosse déception. Heureusement que le graphisme photo-réaliste d'Alex Ross ("Kingdom Come") sied vraiment bien au récit et permet de reconnaître facilement les personnages représentés.
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On redécouvre ici, le personnage ayant inspiré à Alan Moore le personnage d'Ozymandias pour son Watchmen. Dans une aventure introduisant littéralement le personnage, pour l'occasion Panini se fend d'un petit travail éditorial bienvenu bien que maladroit. Une aventure sympathique à suivre d'un œil.
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