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Citation de foxinthesnow


On soulevait parfois la question des plus misérables dans leur propagande, et ce qui me révoltait le plus alors, c’était que la misère du monde pût servir à la propagande d’un parti politique, que le nombre d’enfants décimés par la tuberculose, par exemple ; devint le grand numéro publicitaire d’un parti dont l’attitude ne provoquait que méfiance et mépris. Non, pour nous qui sommes obsédés par notre culpabilité il n’y avait pas d’organisation, la misère du monde était prise à forfait par ceux qui avaient cessé de se sentir coupables – en admettant qu’ils se soient jamais sentis coupables – parce qu’ils s’imaginaient faire leur possible pour la soulager. À mon avis, ils avaient tort de trop parler d’idées, cela leur enlevait la force indispensable ; les idées devaient, à mon avis, être réservées au salles de jeux car si les idées sont nécessaires c’est à titre de jouets, de beaux jouets pour les adultes ; il me semblait que les idées s’opposaient sur un plan absolument faux : au lieu d’arriver la tête pleine de ces idées impitoyables affirmées avec une détermination sadique et de se réunir autour des tables où l’on prétendait décider du destin du monde, il eût été préférable de se réunir sur un court de tennis et de jouer avec les idées, ou sur une grande scène et de faire du théâtre avec elles, ou encore sur quelque grand pré vert où on les chasserait au soleil comme des papillons. Il n’y a rien de plus dangereux que de prendre les idées au sérieux, ni rien de plus subtil - je dirais même que c’est la seule chose subtile dans la vie – que de jouer avec les idées comme il se doit. (p. 294)
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