AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de batlamb


39,5°de fièvre

Pure ? Qu’est-ce que ça veut dire ?
Les langues de l’enfer
Sont mornes, aussi mornes que la langue

Triple du morne et gros Cerbère
Qui halète à la porte. Incapable
De lécher, incapable de laver

Le tendon fébrile, le péché, le péché.
L’amadou gémit.
Cette odeur indélébile

D’une bougie mouchée !
Amour, amour, de moi sortent ramper en volutes
Des fumées comme les écharpes d’Isadora, j’ai peur

Qu’une écharpe aille se prendre dans la roue.
Des fumées si jaunes, si pleines de fiel
Créent leur propre élément. Elles ne s’élèvent pas,

Leur masse vengeresse fait le tour du globe,
Étouffe les vieillards et les humbles,
Le faible

Nouveau-né dans son berceau,
L’orchidée atroce
Qui suspend son jardin suspendu dans l’air,

Léopard du diable !
Les radiations l’ont brûlée à blanc
Et tuée en moins d’une heure.

Les corps adultères sont roulés dans une poussière noire
Comme la cendre d’Hiroshima, et dévorés.
Le péché, le péché.

Mon chéri, toute la nuit
J’ai tremblé, j’ai tremblé.
Les draps pèsent comme une étreinte obscène.

Trois jours. Trois nuits.
Eau et citron, eau et poulet,
L’eau me donne la nausée.

Je suis trop pure pour toi et pour qui que ce soit.
Ton corps
M’offense comme ce monde offense Dieu. Je suis un lampion –

Ma tête une lune
De papier japon, ma peau de l’or battu
Infiniment raffiné, infiniment luxueux.

Ma chaleur ne t’ébahit-elle pas. Et ma lumière.
Je suis à moi seule un immense camélia
Qui rougeoie, qui vient et qui va, de bouffée en bouffée.

Je crois que je vais me lever,
Je crois que je peux m’élever
Les grains de métal brûlant volent et moi, amour, moi

Je suis une vierge
De pur acétylène
J’ai mon escorte de roses,

De baisers, de chérubins,
Et tout ce que ces choses roses peuvent bien signifier.
Pas toi, ni lui

Ni celui-ci, ni celui-là
(Ces visages de moi se dissolvent, vieux jupons de putain)
Pour le Paradis.


Fever 103°

Pure? What does it mean?
The tongues of hell
Are dull, dull as the triple

Tongues of dull, fat Cerberus
Who wheezes at the gate. Incapable
Of licking clean

The aguey tendon, the sin, the sin.
The tinder cries.
The indelible smell

Of a snuffed candle!
Love, love, the low smokes roll
From me like Isadora’s scarves, I’m in a fright

One scarf will catch and anchor in the wheel,
Such yellow sullen smokes
Make their own element. They will not rise,

But trundle round the globe
Choking the aged and the meek,
The weak

Hothouse baby in its crib,
The ghastly orchid
Hanging its hanging garden in the air,

Devilish leopard!
Radiation turned it white
And killed it in an hour.

Greasing the bodies of adulterers
Like Hiroshima ash and eating in.
The sin. The sin.

Darling, all night
I have been flickering, off, on, off, on.
The sheets grow heavy as a lecher’s kiss.

Three days. Three nights.
Lemon water, chicken
Water, water make me retch.

I am too pure for you or anyone.
Your body
Hurts me as the world hurts God. I am a lantern——

My head a moon
Of Japanese paper, my gold beaten skin
Infinitely delicate and infinitely expensive.

Does not my heat astound you! And my light!
All by myself I am a huge camellia
Glowing and coming and going, flush on flush.

I think I am going up,
I think I may rise——
The beads of hot metal fly, and I love, I

Am a pure acetylene
Virgin
Attended by roses,

By kisses, by cherubim,
By whatever these pink things mean!
Not you, nor him

Nor him, nor him
(My selves dissolving, old whore petticoats)——
To Paradise.
Commenter  J’apprécie          132





Ont apprécié cette citation (11)voir plus




{* *}