Sylvie Dubin

Sortant d'une conférence, au salon du livre d'histoire de Verdun, sur "la censure en France pendant la Grande guerre", en référence à un livre éponyme, je suis resté perplexe sur les écrits référents de la guerre. On connaissait la propagande patriotiquement orientée, on savait que les lettres des poilus étaient souvent raturées, M. Forcade avait réglé leur sort aux journaux qui avaient un code de censure consensuel. S'agissant des romans des soldats écrivains, rédigés à partir de souvenirs, ils ont souvent été critiqués sur leur véracité et la fiabilité de la mémoire. Quant aux films historiques, ils mélangent généralement des images d'origine, peu nombreuses, à des scènes reconstituées.

Ne restaient donc plus que les témoignages retrouvés qui n'étaient pas destinés à la publication et la littérature fictionnelle...



Rencontrée au stand des auteurs, Sylvie Dubin, très sympathique au demeurant, avait apporté des documents ; elle montrait à un enfant, à priori non acheteur, une carte postale éloquemment censurée à 90%! (il ne restait plus que "ma chère femme" et "je vous embrasse" !). La démarche m'a plu.

Je suis donc revenu vers ses nouvelles établies à partir de faits historiques. Elles peuvent donner leur "vérité". 13 histoires, avec un angle chaque fois original et captivant. Le style est alors mis en en rapport avec la narration qui donne toute sa place une dramaturgie liée au contexte de la grande guerre.



A chaque fois, le vent du boulet cher à Jacques Tardi fait mouche.

Ce recueil de nouvelles autour de la première guerre mondiale m' a réellement plus. Les thèmes sont divers : des gueules cassées aux tirailleurs sénégalais, aux combats sur terre ou aériens, du haut gradé à la marraine de guerre ... Les clichés traditionnels (boue, froid...) sont bien sûr évoqués mais c'est surtout l’habileté de l'auteur à manier le genre de la nouvelle qui m'a happée: en effet, on retrouve les ingrédients qui font qu'on croque soir après soir un petit bout du recueil: une mise en place rapide et souvent énigmatique, un ou deux personnages mis en avant et une chute bien amenée. C'est un réel plaisir de lecture.

Merci aux éditions Paul et Mike et à Babelio pour cette découverte.

Premier roman de Sylvie Dubin qui nous offre ici un superbe texte à l’écriture ciselée et nous offre des personnages riches.

Connaissant très mal la région de Saint-Malo et pas du tout Rothéneuf, j’ai été entraînée par l’auteure. Si les rochers sculptés par le curé Adolphe Fouré sont au cœur du récit extrêmement documenté, les liens entre les différents protagonistes, et en particulier ceux tissés entre le curé et sa gouvernante, sont d’une grande richesse.

Le portrait de cette dernière nous la rend particulièrement attachante, l’évolution de son regard sur l’œuvre étrange de son maître et l’évocation toujours très pudique de ses sentiments ne font que renforcer le sentiment d’une grande honnêteté de coeur et d’âme.

Les nombreuses recherches de l’auteure et la beauté de son écriture font de ce livre un véritable coup de cœur.

Avec Vent de boulet, Sylvie Dubin nous entraîne au coeur de la grande guerre. Treize nouvelles réparties chronologiquement avec un prologue qui se déroule au moment de la proclamation de la guerre et un épilogue après la fin de la guerre. Les onze chapitres, eux, relatent des faits de guerre, des anecdotes jusqu'alors inconnues du grand public, de celles qui, pourtant, ont pu avoir une certaine importance dans le déroulement de la guerre.

Au-délà de l'aspect historique, l'auteure nous présente des personnages principaux différents dans chaque nouvelle. Et en lisant attentivement, nous nous rendons compte que les personnages se retrouvent d'une nouvelle à l'autre, tour à tour personnage principal puis personnage secondaire. Ceux-ci exerçant néanmoins une certains influence sur les décisions prises par les protagonistes.

Le ton est léger puis plus grave, émouvant aussi. Les poilus sont là, bien entendu, mais également les femmes restées dans les foyers, obligées de travailler et d'assurer le quotidien. Les thèmes de la solidarité, de la tolérance, du racisme sont présents.

Sylvie Dubin maîtrise les différents styles d'écriture. Ses nouvelles prennent la forme d'un scénario de cinéma, d'un récit ou encore d'une nouvelle épistolaire. Cela rend l'ensemble facile à lire et très intéressant.

Treize nouvelles, un recueil à la croisée de l'Histoire et de la littérature. Des textes ciselés de main de maître, une construction ingénieuse: on est dans un palais des glaces, chaque nouvelle renvoie subtilement aux autres et l'on ne saisit qu'à la fin la magistrale unité de l'ensemble. Un livre à lire et relire...

Ce recueil rassemble les nouvelles finalistes du concours de nouvelles policières organisé en 2012 par la police locale de la ville de Liège.

Pour son 7e concours , la thème retenu est le titre de ce recueil : Dernier voyage

Des nouvelles noires qui ne plongent jamais dans la violence et l'abjection gratuites, mais, si violence il y a, celle-ci sert toujours à dénoncer les travers d'une société déboussolée.

Des histoires étonnantes, inventives, pimentées, mystérieuses et captivantes, qui se distinguent avant tout par leur liberté de ton.


Lien : https://collectifpolar.com/

Empouse (n.f.) : Nom donné aux fausses idées, aux imaginations qui ne peuvent avoir d'existence. Et si ces imaginations avaient justement une existence ? Les quatorze nouvelles de ce recueil donnent à voir, une fois le rideau tiré, ce qui se passe de l'autre côté du monde - ou de soi. Une machine à écrire exauce les voeux qu'on lui confie, des animaux envahissent les miroirs, un livre capture son lecteur, une statue s'anime. Entre thriller et fantastique, policier et science-fiction, fable et parabole, les récits arpentent ce territoire de l'étrange plein de chausse-trappes pour la raison. Que nul n'y pénètre s'il craint les écarts, de logique ou de langue. Sans compter les signes et codes à déchiffrer : histoires insolites, parfois insolentes et peut-être insolubles, l'ultime énigme étant celle de nos fêlures intimes.

Un recueil tout en délicatesse, en retenue. Une écriture ciselée. Ces sept nouvelles sont de petits bijoux. Superbe.

Bof, bof et bof, j'ai pas accroché, j'ai pas su me l'approprier je pense.

Il y a d'après moi beaucoup mieux à lire, évidemment je salue le travail de l'auteure, mais elle doit aussi comprendre quelle sera mise en concurrence sur l'autel de la littérature, c'est la règle, ce me semble.

Voilà, vous avez compris je le déconseille vivement, pour être franc.

Ce recueil de 13 fables, 13 récits est prenant!

Inspiré de faits réels, d'archives et de lettres de poilus il est très bien construit, très bien écrit.

A la vue du sujet on pourrait croire qu'il s'agit d'un livre sombre mais loin de la

Chaque fable à un lien avec une autre, chacune en éclaire une autre.

C'est un très beau recueil à découvrir, un bel hommage aux personnes plus ou moins proche du conflit de la première guerre mondiale.