Sylvie Gobeil

Un enfant, ça se fait à deux, je ne dis pas le contraire. Mais tu y as mis ton grain de sel pour en faire une recette gagnante.

Mourir après ses enfants est la pire chose qui puisse arriver à une mère.

Pourquoi toujours remettre à plus tard ce que tu peux faire maintenant ?

Je suis heureuse d’être auprès de vous. Mais toute bonne chose a une fin, comme dit le proverbe. Je n’aime pas m’absenter trop longtemps et laisser les domestiques livrés à eux-mêmes. Ils ont besoin d’être encadrés afin que le travail soit bien fait.

Je n’ai fait qu’exprimer à voix haute ce que bien des femmes pensent. Que nous a-t-on appris depuis l’enfance, sinon à être soumises et obéissantes, réservées et silencieuses ? Lorsque l’occasion se présente de gagner de l’indépendance, il serait bête de ne pas la saisir.

L’homme n’est pas fait pour vivre seul, Hortense. Il a besoin d’une présence féminine à ses côtés. Ton père aurait fait la même chose si j’étais partie avant lui. Regarde autour de toi, tu verras que plusieurs veuves ne se remarient pas. Il faut croire que les femmes apprécient la liberté dont elles ont été privées depuis leur naissance. En se mariant, elles passent de la tutelle de leur père à celle de leur époux. Une fois veuves, elles ne dépendent plus d’un homme et peuvent agir à leur guise.