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5/5 (sur 2 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Sylvie Leluin a été enfant, victime d’un père incestueux. Sur cette thématique qui demande une prise en charge toute particulière, sa formation canadienne et celle de médiatrice en santé publique lui ont permis de se consacrer, pendant treize années, à la reconstruction des personnes victimes d’abus sexuels.

Elle est la fondatrice en 2003 de l'association "Touche pas à mon corps". Les buts sont d'offrir un lieu permanent d’accueil, d’écoute et d’accompagnement, de former des professionnels de la relation d’aide à l’accueil de personnes ayant subi certaines violences et d'informer le grand public au moyen de colloques sur les comportements déviants ainsi que sur les conséquences pour les victimes. En 2015, privée d'aides financières par les pouvoirs publics, l'association cesse son activité.

Son premier ouvrage hautement biographique et cathartique se nomme "Victime jamais plus ! ...", Il sort en 2002.

Elle vit dans la région niçoise depuis les années 2000 et se consacre dorénavant à l’écriture.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Elle se remémore alors,

Les moments où son oncle s'est rué sur elle,

Cet être qui l'a possédée et froissée.
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Je n’oublie pas cette grange datant du 17e siècle et de mon timbre infernal, je frappe encore et encore mon refrain métallique contre ses flancs.
Elle est glacée, mon âpre désir se lamente à son orée et je souffle sur ce logis mon haleine dévoreuse.
Mon immense déferlante beugle, rugit, siffle, râle et bondit à travers, je suis blanc de baves furieuses.
Je me rue à l’intérieur, j’érafle, je mords, je déchire, j’arrache, je tranche les murs avec des remous convulsifs. Cette masse aux abois finit par me céder dans de mortifères lamentations venues du fond de son âge.
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Le Boréon :
Je me « pénélope » derrière un paravent de pierres et de rochers, il m’isole du monde, me protège, fait écran, empêche mon accès, surtout de ceux qui rêvent de plages de sable fin.
Il brouille les pistes de ces estivants qui voudraient m’atteindre, il forme une défense qui neutralise et évite l’intrusion.
J’écoute souvent les gens, dans la grande famille des mots, les choisir pour s’exprimer sur moi en une longue panégyrie.
On me dit que je suis beau, un petit coin de paradis, vous voulez emporter de moi, l’odeur des bois, un lit de songes, le temps qui s’arrête, mes eaux conquérantes, mes vaguelettes qui caressent.
Je suis comme un long murmure, comme un chant éternel, et sans jamais me lasser, je chante comme un oiseau que rien n’arrête.
Quand vous êtes près de moi, votre esprit vagabonde, vos soucis, vos regrets s’en vont, au fil de mon courant.
Mon fredonnement est le bruit du bonheur, qui monte de mon buste et vous laisse rêveur, il vous parle, vous enchante, il respire la vie, dans la nature en fête.
Vous voyez en moi un trésor qui raconte les heures à venir, faites de siestes, d’heures vides, le visage exposé au soleil, le verre à la main.
Là, la magie des vieux rêves opère et je berce de tendres songes, franges de lune, perles d’étoiles, douceur des jours d’été.
Je fais danser les ombres des mélèzes, vibrer de joie les enfants qui se poursuivent, flamboyer les fougères, luire la mousse gorgée de mes flots.
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Vous, dominateurs, vous voulez asservir ma nature, bâtir des murailles pour guider l’eau de mes entrailles ! Je ne comprenais rien à ce qui m’arrivait et toutes ces énigmes me paraissaient dénuées de sens.
Votre esprit industrieux a jugé mes rebords perfectibles et vous m’avez bloqué dans vos conceptions hydrotechniques, en altérant mon apparence, en me métamorphosant. Esprits humains, vous avez des besoins incessants !
Ainsi, vous prenez de nouveaux droits, en me faisant esclave,
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Le froid vous paralyse, le froid des sans foyer, je vous ai jetés à la rue, en figeant vos cellules avec mes dents de loup et ma mâchoire de fer.
Vous avez froid, de ce vide qui projette son ombre dans vos regards perdus et des soupirs étranglés au fond de vos glottes.
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À ce seuil épouvanté, j’ai frappé pour demander mes proies. La fuite est impossible, sur le pas de leur porte, je me suis assis comme un malheur et de mes ailes funèbres, de mes bras inassouvis, sur leurs corps, je dépose mon funèbre linceul.
Et pendant ce combat, mes flots non ralentis effacent à vos yeux ce logement, j’engloutis mon humaine pâture, je me repais de cette chair encore tiède.
Mon eau saturée de ces dépouilles détrempées, s’empourpre comme une infusion de vigne rouge, une âcre tisane au goût de sans retour, je deviens sépulture…
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Avec elles, j’animerai les roches, plus âgées que la vie, celles qui demeurent auprès de moi et qui, pour le moment, se laissent bercer par ma surface, mon ressac et le temps.
Alors, pauvres humains, vous allez payer pour tout ce que vous m’avez ravi, vous allez expier les coups portés dans ma ravine, vous allez fuir, épouvantés, devant mon courant démesuré, vous allez reculer, quand mon corps avancera !
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Vous vous êtes servis de mon corps, vous avez régulé mon débit, vous avez stocké mon fluide, en parlant de coûts et de rendements. Je ne comprends pas, pourquoi ça m’est arrivé à moi ?
J’ai tellement besoin d’être escorté par le martèlement de mon courant, par les galets qui se laissent rouler, je ne veux pas me conformer.
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Tel un long ruban, avec fougue et emportement, drainant les rêves et les regrets, je m’enlace à la terre.
Des confins infinis du ciel parviennent des vents contraires qui franchissent les montagnes de leurs souffles furieux, pour me servir, pour être mes vassaux.
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Rescapé, miraculé, il réchappe à cette guerre, je le laisse parler avec la faucheuse dans la nuit qui ne veut pas finir, la regarder à prunelles nues et je l’abandonne, blotti dans un coin, son logement serré maternellement sur lui, comme une louve.
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