À Hokkaidô, chaque traverse de voie ferrée était taillée dans le cadavre bleui d’un travailleur. Ceci n’est pas une figure de style. Sur les chantiers portuaires, les travailleurs victimes du béribéri étaient ensevelis vivants dans les terres gagnées sur la mer. – Là-bas, on surnommait “pieuvres” les travailleurs. Les pieuvres, c’est bien connu, sont capables de manger un de leurs propres tentacules pour survivre. Comment trouver une image plus exacte ! Dans ces contrées, chacun pouvait sans vergogne se livrer à l’exploitation la plus “primitive”, et s’en mettre ainsi plein les poches.