Telle était la rançon de la vie d’agent infiltré : une retraite misérable ou une solitude absolue. Pourtant cette vie nous révélait à nous-mêmes. Alors que je chancelais souvent face à des dangers plus subtils, plus insidieux, je n’avais jamais eu peur, au cours de mes missions, de me faire tuer ou de perdre le contrôle de mes nerfs. Les meilleurs agents infiltrés, m’avait dit un jour Frank, obéissent à une part d’ombre qui, tapie au fond d’eux-mêmes, les pousse à braver tous les périls. Je ne sais s’il avait raison. En tout cas, je le gardai pour moi.