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Citation de Charybde2


Il arrive un moment dans la vie où le médecin devient une espèce de dealer. Seul moyen de tenir encore un peu la route. Seul moyen aussi de ne pas se poser trop de questions quand le corps vous lâche. Le médecin, c’est aussi celui qui doit annoncer la mauvaise nouvelle. Le médecin est devant Lucius et regarde ses papiers. Son dossier. Ses analyses en tous genres. Ses résultats et ses constantes. Le médecin regarde ça et se dit que ça va être encore une sale journée. Lucius se décide à ouvrir la bouche. Il sait déjà ce qui l’attend. Le docteur lève la tête, heureux de pouvoir enfin s’exprimer. En finir de cette sale journée. Le médecin explique ensuite qu’il n’y a pas d’échéance précise, que malgré tout ce qu’on peut voir dans les films, le corps est une mécanique complexe et il est difficile de faire des pronostics. Lucius écoute tout ça sans dire un mot. Il essaie d’imaginer sa propre mort. Vraiment. Il essaie d’imaginer son corps qui se dégrade et son esprit qui le regarde partir. Le médecin jette un regard sur le dossier. Il soupire. Lucius pense que rien ne se fait au hasard et qu’il aura fallu aller à l’enterrement d’un homme hier et parler de sa mort annoncée aujourd’hui. Lucius pense à Lahire.
Proie et prédateurs.
– Je ne sais pas docteur… qu’est-ce que vous en pensez vous ? – Ce que j’en pense c’est que ça va aller plus ou moins vite… Je vais être franc avec vous, on peut soigner cette maladie mais pas la guérir… On va faire en sorte de ralentir le processus… mais… c’est tout ce que l’on peut faire… l’important, c’est de bien être entouré… par la famille par exemple… – En fait je ne pourrai pas rester chez moi ? – À plus ou moins brève échéance… ça peut même devenir dangereux pour vous… – Et je vais aller où alors ? – Les établissements publics sont saturés. – Et les établissements privés ? – C’est cher… mais pour l’instant vous n’en êtes pas là et vous pouvez toujours vous mettre sur les listes d’attente pour les établissements publics.
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