Et, tout à coup. Le troupeau entier tourna les talons et partit dans la direction opposée, en une fuite éperdue vers la forêt. Les queues et les volumineux postérieurs ne tardèrent pas à disparaître dans un nuage de poussière, tandis que des barrissements affolés emplissaient l’air. Les éléphanteaux couraient aussi vite que leurs courtes jambes le leur permettaient, s’efforçant désespérément de se maintenir auprès de leurs mères
Mais, comme nous descendions sur la terre ferme afin de nous dégourdir les jambes, je me pris à me demander combien de temps encore cet ultime bastion de la nature resterait intact, avant que les paysans, armés de leurs scies, de leurs haches et de leurs charrues, s’y attaquent, privant définitivement les éléphants de leur espace vital.