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Citation de CaroleBouchut


Helena allait sur ses six mois. Elle était en pleine santé. C'était un samedi de mars. Pluvieux. Pas froid. J'avais promis d'accompagner maman au cinéma. Frédéric préférait rester à la maison, suivre un match de football à la télévision. Il garderait notre fille. Il se débrouillait bien avec les biberons, le bain, les couches. Je lui faisais confiance. Le film était un thriller américain. Le fils Douglas. Une actrice blonde qui décroisait souvent les jambes, vêtue d'une jupe courte. Une intrigue bien ficelée. Je n'ai jamais revu ce film. Je n'ai pas non plus vu les autres films de l'actrice blonde et du fils Douglas. Quand ils passent à la télévision, je zappe.
Maman avait faim, après le film. Nous sommes allées dîner dans un bar à vin, près du cinéma. Je n'y suis jamais retournée. Pendant le repas, j'avais pensé téléphoner à Frédéric, voir si tout allait bien. Il allait encore ronchonner, se plaindre que je ne le pensais pas capable de s'occuper de sa fille. Je n'ai pas téléphoné. Il n'y avait aucune raison de le faire. Tout allait bien. Je me sentais détendue. Contente de passer un moment avec maman, que je voyais peu. Contente de retrouver mon beau mari, ma belle petite fille, tout à l'heure. J'avais vingt-cinq ans. Tout allait bien dans ma vie.
Il y a quinze ans, il n'y avait pas de téléphone portable. Que ce serait-il passé ce soir là, si on avait su comment me joindre ? Ça n'aurait rien changé. À l'heure où je prenais mon dessert, Helena était déjà morte.
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