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Citation de Cazaubon78


C'est seulement quand le christianisme a mis son empreinte sur cette vision de la mortalité que le message premier s'est drapé de fatalisme : Memento mori devenait dès lors le lugubre rappel de la fin imminente, d'où la futilité de tout ce qui fait le monde réel. Survint l'angoisse de l'au-delà, avec des questions sur l'enfer, le paradis, le salut de l'âme. Le regard, focalisé sur cette étape ultime, se détourna de fait des plaisirs terrestres, du luxe passager et des acquis pourtant gagnés à la force de l'esprit - les sciences, la technologie, les arts.. Dans les heures les plus sombres de ce déni, on assista à la tyrannie religieuse suprême : à Florence, en 1497, sur le notoire bûcher des vanités, furent brûlés miroirs et cosmétiques, robes d'apparat et instruments de musique, toiles de maître et livres non religieux. Purificateur, le feu détruisit des œuvres de Botticelli, des poèmes de Pétrarque et de Boccace, censés promouvoir luxure et péché. Un siècle plus tard, ce sont ces mêmes objets qu'on retrouvait dans les vanités des peintres du Nord - dont faisait partie justement Pieter Haussen.
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