Je me demandais, avec ce titre, à quoi m'attendre au juste, de la littérature générale ? C'est un auteur qui a par ailleurs plusieurs romans d'anticipation à son actif. Eh bien, il s'agit d'un roman fantastique. Jean Mossard inquiète son entourage, il n'est plus lui-même, paraît toujours distant et absorbé. C'est la situation qu'on nous brosse dans un premier temps, puis il s'ouvre à son meilleur ami de ce qui lui arrive vraiment. Depuis l'acquisition d'une bague ancienne, il fait l'expérience d'une vie onirique intense qui affadit complètement son quotidien. L'écriture est très fluide et la trame linéaire, ça se lit d'un seul souffle jusqu'à l'entracte, bienvenu pour respirer, sans que cela soit dû à l'entretien d'un suspense.
Le journal de Jean Mossard constitue la seconde partie, où il relate ses pérégrinations nocturnes. D'un homme terre à terre, tiède et pragmatique, il se transforme en le plus exalté des héros romantiques. Les trois pages détaillant sa première nuit d'amour avec Néère sont mémorables. Par ailleurs, son aventure dans la Gaule romaine devient passionnante, et l'auteur maîtrise sans l'ombre d'un doute l'époque. Les événements se précipitent jusqu'à une tension dramatique finale exacerbée. L'ensemble est court, l'écriture est impressionnante et m'a emporté. C'est un roman étonnant, une réussite en ce qui me concerne.
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Et le premier Homme à aller dans l'espace est ...
Une femme !
(...qui ouvre la boite de Pandore !)
Une femme forte, qui est plus forte que ses sentiments,
Un artiste peintre fou amoureux et désespéré de ne pas être aimé,
Voilà un début qui tranche avec la vision des genres de l'époque. Malheureusement, cela n'ira pas plus loin contre les stéréotypes, mais ce n'est pas si mal pour l'époque.
Nous sommes dans un classique du roman catastrophe : après avoir recueilli dans l'espace des roches, il s'avère que des germes de vivant y étaient présents et vont occasionner une Grande Panne. Le roman vaut surtout par son traitement très réaliste et assez moderne. Même si la science de l'époque peut, parfois, prêter à rire pour un lecteur d'aujourd'hui, l'auteur n'hésite pas à argumenter ses théories et les conséquences qui en découlent. On a là, à mon avis, un des précurseurs de la Hard SF, mais cela reste très digeste.
Un roman qui s'interroge sur le progrès et de sa possible utilisation à des fins peu recommandables, alors qu'aux Etats Unis, bon nombre de pulps à la même époque se font les chantres de l'énergie atomique, Théo Varlet en mesure les dangers à sa juste valeur.
Ses analyses sont assez justes pour un texte de près d'un siècle, que ce soit dans la gestion de la catastrophe par le politique et les médias. Ou comme dans les préparatifs de la conquête spatiale.
Le roman a surtout résonné pour moi sur le parallèle avec notre crise covidienne et son traitement. Et c'est là qu'on réalise la justesse du propos. Il y a même une carte des zones contaminées et un olibrius , car il y est même question d'un savant marseillais qui aurait découvert un produit miracle !
Le texte est préfacé de belle manière par Xavier Dollo/Thomas Geha.
C'est gratuit et c'est disponible sur le site de Epagine.
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D'après l'histoire que je viens de lire et les titres des autres ouvrages de cet auteur, nous sommes en présence d'une espèce de continuateur de Jules Verne et de H. G. Wells doté d'une plume magnifique et enivrante (Théo Varlet fut par ailleurs poète). Une mine d'or littéralement tombée du ciel provoque des bouleversements d'abord météorologiques, avant d'ébranler les mondes de la finance et de la diplomatie internationale. La France tient le rôle principal et on nous brosse le tableau de la situation géopolitique de l'entre-deux-guerres ainsi que l'effervescence des progrès techniques de l'époque. Une poignée de personnages vivants évoluent dans cette situation extraordinaire et l'auteur excelle à nous communiquer leurs sentiments et l'ambiance des situations. Une lecture extrêmement agréable. C'est une grande joie de découvrir cet auteur méconnu mais bougrement intéressant !
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Voyage spatial, place de la femme, décroissance, écologie, et même shakehands !
Et tout ça dans un roman écrit il y a près d'un siècle.
Après la mésaventure de La grande panne, on retrouve notre couple chez son oncle et sa tante où leur rejeton tout juste promu journaliste leur fait part de sa découverte en Antarctique d'une fusée à réaction. Fait étrange alors que les vols interplanétaire ont été interdits suite à l'invasion de lichen et qu'aucun essai n'a été signalé. Le début d'un périple...
Pas de soucis si vous n'avez pas lu le titre précédent, un petit résumé de quelques pages est présent pour ceux qui ont loupé le train en marche.
Situé dans l'entre deux guerres, l'auteur brode son canevas de crainte envers la science au service de la guerre mais se prononce résolument pour la science bienfaitrice de l'humanité.
Un roman d'aventure scientifique, mais nous ne sommes pas chez Jules Verne qui se prend au passage une petite rouste pour ses raccourcis avec la réalité scientifique. Cela en fait un roman très moderne nous donnant un aperçu des connaissances de l'époque sur l'espace et les fusées. Le mal de l'espace est connu et seul un voyage test peut démonter qui supportera ou non le vide sidéral.
90 ans après parution, on peut être agréablement étonné de ce roman qui n'aurait pas à rougir d'être de nos jours sur les étals des libraires. Même si il prend la forme de bons nombres d'aventures spatiales, il s'en démarque par son côté vulgarisateur, très based science (avec les connaissances de l'époque) et alors que bon nombre jouent les conquêtes coloniales sur des planètes lointaine ici on reste dans notre bon vieux système solaire sans volonté colonisatrice et l'action va se dérouler pas sur la lune ni sur Mars mais sur... Je vous laisse la surprise.
L’anthropocentrisme non plus n'a pas lieu d'être, l'auteur sait que les chemins de l’évolution sont complexes.
Où je suis très surpris de lire le terme shakehands - et même double shakehands - dans un roman daté de 1930 (publié en 1943 à titre posthume). Moderne, vous dis-je, comme avec la place de la femme qui tient ici le haut du pavé. C'est le mari qui se laisse porter par les évènements, n'étant que là que pour nous conter les aventures de son intrépide épouse.
C'est aussi un roman qui nous parle de la dégradation de notre environnement par la consommation, par les guerres. Il n'aurait pas à rougir face à quelques romans qui sortent encore aujourd'hui autour de la décroissance, de l'écologie. Bref je suis très agréablement surpris par le fond de ce texte, seul le récit sent un peu la naphtaline, et on sent une certaine froideur dirons nous vis à vis des communistes. Mais il reste très visionnaire sur les événements à venir.
Comme toujours avec les livres tombés dans le domaine public, certains pseudo éditeurs vous feront ouvrir votre porte monnaie. Ne tombez pas dans le piège, il y a rarement d'appareils critique et ils ne sont que des copies des livres faits par des bénévoles et mis gracieusement à disposition.
Un grand merci donc à la Bibliothèque numérique romande d'avoir composé cette édition numérique.
Vous pouvez le télécharger gratuitement sur leur site : https://ebooks-bnr.com/
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